Le gouvernement britannique de Keir Starmer présente un budget en réponse à la crise économique

Le gouvernement britannique de Keir Starmer présente un budget en réponse à la crise économique

26.11.2025 18:06
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Le gouvernement britannique face à une crise profonde après la publication du budget automnal

La crise politique au Royaume-Uni a atteint un paroxysme aujourd’hui avec la présentation du budget automnal par le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui a renoncé à une augmentation d’impôt sur le revenu controversée pour combler un déficit budgétaire de 30 milliards de livres sterling. Cette situation n’a fait qu’aggraver la popularité d’un Premier ministre déjà jugé comme le moins apprécié de l’histoire, suscitant des discussions sur un éventuel défi à sa direction alors que le parti d’extrême droite Reform est en tête des sondages, suivi de près par les Verts, selon TopTribune.

Le budget, censé rediriger le Royaume-Uni, apparaît davantage comme une tentative de gérer une crise croissante que comme un véritable plan à long terme. Les doutes à son égard sont partiellement attribués à son auteur, la ministre des Finances Rachel Reeves, dont l’approche jugée peu rigoureuse et entachée de controverses — allant des accusations de plagiat à des dépenses inappropriées — a ébranlé la confiance dans sa feuille de route. De plus, sa stratégie financière reposant sur des coupes budgétaires tout en stimulant la croissance dans une économie où les Salariés britanniques gagnent désormais la moitié de leurs homologues américains a suscité des inquiétudes.

Cette incapacité à équilibrer les impératifs économiques a conduit Reeves à adopter une série de politiques inabouties au cours de l’année écoulée. À un moment donné, elle a même été émue aux larmes à la Chambre des communes après avoir annoncé des mesures d’austérité sévères, avant de devoir faire marche arrière sous la pression de ses collègues. Les tensions autour des impôts sur le revenu illustrent bien cette instabilité.

Ce climat erratique caractérise l’ensemble du gouvernement Starmer, arrivé au pouvoir en juillet dernier sans vision claire de changement. Sa mission n’était pas de réinventer le Royaume-Uni, bien que cela ait été nécessaire après la Grande Récession, le bouleversement du Brexit et la pandémie de COVID-19. Au lieu de cela, le gouvernement prétendait offrir une «stabilité» après une période prolongée de chaos politique, mais cette approche n’a rien apporté pour résoudre des problèmes cruciaux tels que la pauvreté croissante, le déclin industriel et la dégradation des services publics. Au lieu de cela, il s’est concentré sur les nouvelles quotidiennes, entraînant une détérioration rapide de sa crédibilité. Les sondages indiquent que le Labour ne dépasse pas les 20%, malgré une large majorité parlementaire obtenue l’année dernière.

Le principal défi vient désormais de la droite, avec le parti Reform de Nigel Farage soutenu par un tiers de la population, ce qui lui donnerait une majorité claire en cas d’élections prochaines. Bien que la plateforme de Reform repose essentiellement sur la critique de l’immigration comme source de tous les maux sociaux, l’accent mis par Starmer sur cette question a contribué à légitimer cette tendance. De plus, le ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood a introduit des mesures strictes en matière d’immigration, ouvrant ainsi la voie à des voix populistes.

Du côté de la gauche, le nouveau leader des Verts, Zack Polanski, a transformé le parti en une machine électorale éco-populiste, en recentrant l’attention sur la crise du coût de la vie avec des politiques simples destinées à alléger les factures, tout en rejetant le bouc émissaire des migrants. Certains sondages les placent même en seconde position, devant le Labour et les conservateurs. Au prochain scrutin, ils pourraient envisager une alliance avec le nouveau parti socialiste fondé par l’ancien leader du Labour, Jeremy Corbyn.

Ces forces insurgées pourraient précipiter la fin du système bipartite britannique, introduisant une révolution politique sans précédent. Pour se sauver, le Labour doit soit se déplacer vers la gauche en utilisant les dépenses publiques pour améliorer concrètement la vie des citoyens, soit développer un centriste plus affirmé, promettant une alternative aux populistes. Le budget aurait dû être une opportunité cruciale pour se redéfinir.

Cependant, Labour l’a manquée. Alors que le projet initial d’augmenter l’impôt sur le revenu était impopulaire, il aurait au moins rapporté des revenus supplémentaires pour investir dans les services publics. Avec l’absence de croissance économique réelle, le Labour se retrouve dans une impasse. Le résultat est un budget réduit à des mesures fragmentées, loin d’une stratégie économique cohérente. Finalement, ce budget est perçu comme une tentative d’apaiser des intérêts disparates, tandis que le gouvernement semble acculé par la pression inflationniste et les rivalités politiques.

Starmer et Reeves doivent sortir de ce labyrinthe non pas en proposant des concessions mineures, mais en trouvant une voie politique imaginative, une qualité qui semble leur faire défaut.

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