Le Premier ministre a annoncé une refonte du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements, qui deviendra plus favorable aux chauffages électriques dès 2026, rapporte TopTribune. Cette réforme permettrait de sortir 850.000 habitations de la catégorie des passoires énergétiques, sur les 5,8 millions de logements actuellement classés F ou G au DPE.
Le changement concerne le coefficient de conversion de l’électricité, déterminant l’énergie réellement consommée à partir des relevés et factures, qui sera ajusté de 2,3 à 1,9. Matignon précise que cette « évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire » et d’éliminer une inégalité de traitement qui pénalisait les logements chauffés à l’électricité, qui bénéficient d’un coefficient moins avantageux comparé à celui du gaz naturel, fixé à 1.
Les petites surfaces défavorisées
Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus consulting, a indiqué que la réforme vise à « corriger les DPE qui défavorisent actuellement l’électricité dans les petites surfaces, tant pour le chauffage que pour le ballon d’eau chaude ». Il a précisé que « cette modification permet d’éviter à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont chauffés à l’électricité, ce qui ne serait pas le cas avec le gaz ».
Cependant, Goldberg a souligné que cette décision pourrait décourager la rénovation thermique dans les petits logements électriques, où les factures sont souvent problématiques pour les locataires. Matignon a affirmé que cette réforme permettrait de cibler les aides à la rénovation énergétique vers les logements utilisant des énergies fossiles, tandis qu’un changement dans les règles d’attribution de ces aides est envisagé.
La mise en œuvre de la nouvelle version du DPE est prévue pour le 1er janvier 2026, suivant la publication d’un arrêté attendue pour septembre 2025 et une consultation publique qui sera lancée prochainement.