"Le gouvernement accuse la gauche de bloquer le vote sur le budget de 2026"

« Le gouvernement accuse la gauche de bloquer le vote sur le budget de 2026 »

14.11.2025 19:03
2 min de lecture

Suspension des débats sur le budget 2026 : l’exécutif sous le feu des critiques

Le gouvernement français a décidé de suspendre les travaux de l’Assemblée nationale durant le week-end, ce qui a suscité des accusations de la part de certaines formations de gauche, les accusant de tenter de gagner du temps pour éviter un vote. Cette décision intervient alors que l’examen du projet de loi de finances pour 2026 (PLF) avait repris jeudi 13 novembre, rapporte TopTribune.

Alors que les députés discutaient du volet « recettes » du budget, le gouvernement a déclaré peu avant minuit qu’il n’y aurait pas de séance durant le week-end, privant ainsi les parlementaires d’un temps crucial pour examiner les 1 900 amendements restants. Bien que Laurent Panifous, ministre des Relations avec le Parlement, ait justifié cette décision en évoquant la « fatigue » des députés, l’opposition considère cela comme une manœuvre pour retarder le vote. Même des députés du centre estiment qu’il s’agit d’une stratégie de la part du Premier ministre pour naviguer dans un processus budgétaire délicat.

La tension est palpable dans l’hémicycle. L’insoumis Manuel Bompard a réagi en déclarant : « Il ne peut pas être question d’utiliser cet argument pour nous empêcher de pouvoir voter sur le budget de l’Etat, ce n’est pas possible et ce n’est pas normal. » De son côté, Mathilde Panot (La France insoumise) a fustigé cette décision en déplorant que « Ils ne veulent pas que nous allions au vote ! »

Initialement, un vote sur la partie recettes du budget était prévu pour le 17 novembre, mais la situation actuelle laisse présager que les députés ne parviendront pas à traiter tous les amendements en temps voulu. Selon les prévisions, ils n’en sont qu’à l’article 12, avec encore plus de 1 600 amendements à étudier avant de pouvoir entamer le volet des dépenses. Ils ont jusqu’au 23 novembre à minuit pour renvoyer le texte au Sénat, conformément aux exigences constitutionnelles.

Le ministre Panifous a averti : « Au rythme auquel nous avançons, il est évident que lundi, nous ne terminerons pas. » Pourtant, certains députés accusent le gouvernement de vouloir éviter un vote public, ce qui aurait des conséquences sur la transparence et le soutien à l’ensemble du budget.

Dans un climat politique déjà tendu, la reprise en main des débats budgétaires par l’exécutif suscite de vives inquiétudes. Plusieurs parlementaires annoncent que la situation actuelle met en péril la capacité des députés à se prononcer clairement sur le budget, sapant ainsi la légitimité du processus législatif.

La stratégie du gouvernement devient explicite : éviter un vote qui pourrait être défavorable jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Un député du bloc central a commenté : « On voit la stratégie du gouvernement qui n’a pas envie qu’on vote. Il retarde le plus possible le moment où chacun devra se dévoiler. »

Du côté des socialistes, le malaise est palpable. Bien qu’ils aient pu obtenir des concessions sous forme d’amendements, la réticence à voter pour le budget dans son ensemble s’accentue. Le député Philippe Brun a exprimé son « regret » face à la décision du gouvernement. Pendant ce temps, Sébastien Lecornu a assuré qu’il était crucial d’adopter un budget à l’Assemblée nationale, et a répété qu’il n’y avait « aucune malice de la part du gouvernement ».

Alors que la date limite approche, l’inquiétude grandit, tant parmi les élus que dans l’opinion publique, soulevant des questions sur la transparence et la responsabilité du gouvernement dans le cadre de cette procédure budgétaire critique.

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