Le Giec face à la controverse : une étude remet en question la hausse du niveau de la mer

Le Giec face à la controverse : une étude remet en question la hausse du niveau de la mer

06.09.2025 09:13
2 min de lecture

Le 30 août 2025, un internaute, Marco Nius, a déclaré sur son compte X que le GIEC aurait surestimé ses projections concernant l’élévation du niveau de la mer dans 95 % des cas, appuyant son affirmation par une étude qu’il présente comme une référence. Selon lui, les estimations seraient en moyenne exagérées de 1 à 5 mm par an, ce qui correspondrait à une multiplication par 2 par rapport à l’élévation effectivement observée, rapporte TopTribune.

Cette déclaration a suscité l’intérêt sur les réseaux sociaux, accumulant plus de 8 000 vues. L’étude à l’origine de ces affirmations, publiée le 27 août 2025 dans le « Journal of Marine Science and Engineering », soutient que les projections du GIEC sont nettement supérieures à la réalité. Marco Nius se positionne comme ingénieur en génétique microbienne, musicien et enseignant, mais son expertise en matière de climat reste à établir.

Analyse de l’étude

Les auteurs, Hessel Voortman et Rob de Vos, ne semblent pas posséder le niveau d’expertise des scientifiques du GIEC. Voortman est présenté comme un « expert indépendant dans le contrôle des inondations », tandis que Rob de Vos est décrit comme un chercheur indépendant. Des doutes ont été exprimés concernant la rigueur de leurs travaux, certains experts qualifiant leur étude de « non sérieuse ».

L’étude compare les projections du GIEC en 2021 avec des observations locales du niveau des mers. Les chercheurs ont utilisé des données recueillies dans plusieurs villes, mais seulement 15 % des données disponibles répondent aux critères établis, ce qui soulève des questions sur la validité des résultats. Valérie Masson-Delmotte, climatologue et ancienne coprésidente d’un groupe de travail du GIEC, critique la méthodologie de l’étude, indiquant qu’elle se base sur des marégraphes, de vieux instruments manuels, en excluant des technologies plus modernes et précises.

Les enjeux du rebond isostatique

La majorité des stations analysées sont situées au nord de l’Europe, dans d’anciennes régions glaciaires. Les auteurs en concluent qu’aucune accélération significative de l’élévation du niveau de la mer n’est observée, attributs cette stagnation au phénomène de « rebond isostatique ». Ce phénomène décrit la remontée de la croûte terrestre après la fonte des glaces, ce qui fausse les relevés de niveau de la mer. Anny Cazenave, climatologue en géophysique et océanographie spatiale, explique que ce phénomène peut induire une interprétation erronée des données par les chercheurs néerlandais.

Suite à des critiques de la méthodologie et de la portée de cette étude, il est important de considérer d’autres travaux scientifiques qui attestent de la robustesse des prévisions du GIEC. Une étude récente démontre que les prévisions du second rapport d’évaluation du GIEC de 1996 étaient en fait remarquablement proches de l’évolution observée ces trois dernières décennies, n’ayant sous-estimé l’élévation du niveau de la mer que d’environ 1 cm.

Les résultats du GIEC sont fondés sur des décennies de recherche menée par une multitude de spécialistes à travers le monde, intégrant des données de satellites et d’autres technologies modernes. La communauté scientifique s’accorde à dire que le changement climatique représente une menace sérieuse et que les projections du GIEC, bien que parfois critiquées, demeurent les plus fiables disponibles.

Conclusion

La controverse autour des affirmations de Marco Nius illustre la complexité des débats sur le changement climatique. Alors que certains remettent en question les conclusions scientifiques établies, il est crucial pour le grand public de s’appuyer sur des données provenant d’experts reconnus et de rester informé sur les avancées de la recherche climatique. Le consensus scientifique souligne l’importance d’agir face aux enjeux climatiques, qui affectent déjà les écosystèmes et les sociétés à travers le monde.

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