Un parcours hors du commun
Originaire de Saint-Cyr, Ghislain Réty a suivi une formation à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) ainsi qu’à l’École de Guerre. Dès ses débuts, il s’est démarqué par son talent. Fait exceptionnel, il a rejoint le GIGN immédiatement après sa sortie de l’EOGN, occupant le poste de jeune lieutenant au sein de la Force d’intervention. Cette intégration directe dans cette unité d’élite, réservée à un nombre très restreint de profils d’exception, témoignait de la confiance que lui accordait l’institution, rapporte TopTribune.
Après cette promotion, il a été promu capitaine, œuvrant comme officier opérationnel dans les missions les plus délicates, avant de poursuivre sa carrière en tant que chargé de mission, puis chef de l’état-major opérationnel. En tant que commandant de groupement en Gironde, il a su démontrer ses qualités de leader, en étant proche du terrain et attentif aux besoins de ses subordonnés. Néanmoins, c’est au sein du GIGN, son unité de prédilection, qu’il a véritablement tracé son parcours et inscrit sa marque indélébile.
Cinq années d’un commandement fondateur
Élu commandant du GIGN en 2020, le général Réty a exercé cette fonction durant plus de cinq ans, une durée exceptionnellement longue pour un poste aussi exigeant. Ce laps de temps lui a permis d’engager une transformation profonde de l’unité, dans un contexte sécuritaire de plus en plus complexe, marqué par une menace terroriste persistante, la montée de la criminalité organisée et des engagements internationaux.
Sous sa direction, le GIGN a :
- Intégré les antennes GIGN à travers la métropole et outre-mer, établissant une structure plus cohérente, réactive et puissante ;
- Implémenté de nombreuses innovations tactiques et techniques, améliorant à la fois la polyvalence et l’efficacité opérationnelle ;
- Consolidé le modèle connu sous le nom de “GIGN 3.0”, plaçant l’unité parmi les meilleures forces d’intervention spécialisées au niveau mondial.
Cette réforme structurelle demeurera comme l’un de ses plus grands héritages : avoir su façonner le GIGN de demain tout en conservant son esprit fondateur.
Un chef exigeant et respecté
Sa manière de diriger a également laissé une empreinte marquante. Le général Réty est perçu comme un chef exigeant, rigoureux et direct, tout en étant un officier profondément humain. Ses hommes se souviennent de sa capacité à prendre des décisions rapidement et à assumer la responsabilité de ses choix, tout en étant à l’écoute et capable de fédérer ses troupes. Pour beaucoup, il reste un exemple du « grand chef militaire » : loyal envers ses supérieurs, fidèle à ses subordonnés, et toujours dévoué à la mission.
Une cérémonie d’adieu à la hauteur de son parcours
La cérémonie de ses adieux s’est tenue à Satory, en présence du directeur général de la Gendarmerie nationale, le général d’armée Hubert Bonneau. L’événement a débuté par une prise d’armes solennelle, suivie de démonstrations impressionnantes incluant la Force Observation Recherche, la Force d’intervention, la Force de protection et un saut de chuteurs opérationnels. Ces présentations illustraient le savoir-faire unique du GIGN et rendaient hommage à celui qui l’a guidé vers les sommets.
En soirée, une réception a rassemblé de nombreuses personnalités, tant civiles que militaires, ainsi que plusieurs anciens commandants du GIGN. Tous étaient venus honorer le parcours et l’héritage d’un officier supérieur qui a profondément influencé l’histoire de l’unité.
L’héritage d’un grand chef
Le général de division Ghislain Réty quitte son uniforme avec la reconnaissance de ses semblables, de ses supérieurs et de ses hommes. Il laisse derrière lui un GIGN modernisé, renforcé et tourné vers l’avenir, ainsi qu’un style de commandement qui sera une référence : exigeant sans être distant, visionnaire tout en préservant le lien humain.
Le Général Réty prend désormais les fonctions de directeur de la sûreté d’Air France.
