István Tiborcz, gendre du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, est au cœur d’une controverse sur l’origine de sa fortune croissante. Dans un entretien accordé au Financial Times, il rejette toute accusation de favoritisme lié à ses relations familiales, affirmant : « Je suis un homme d’affaires, pas un homme politique. Je suis devenu intéressant uniquement parce que je suis le gendre du Premier ministre».
Comparé à Jared Kushner, proche du pouvoir sans mandat
Les comparaisons avec Jared Kushner, gendre de Donald Trump, se multiplient. Tous deux ont construit d’importants empires économiques tout en restant officiellement en dehors de la politique, mais en conservant un accès privilégié aux cercles du pouvoir. Pour le politologue hongrois Péter Krekó, « Orbán utilise sa famille dans les affaires et la politique exactement comme Trump l’a fait ».
Tiborcz s’était déjà retrouvé dans une situation délicate dans les années 2010, lorsque sa société Elios fut impliquée dans un scandale de marchés publics. Il s’était alors éloigné des projets financés par l’État et avait fondé le holding d’investissement BDPST. Cependant, l’opposition et certains analystes estiment que ses entreprises ont continué de bénéficier de conditions avantageuses en raison de sa proximité avec le pouvoir.
Un symbole de richesse élitaire en temps de crise économique
Alors que la Hongrie connaît une chute spectaculaire du niveau de vie et affiche la plus faible consommation privée de l’Union européenne, Tiborcz devient aux yeux de nombreux Hongrois le visage d’une élite déconnectée. Le leader d’opposition Péter Magyar ironise sur le fait que « tous les hôtels de luxe de Budapest appartiennent à la même personne » — et que même les enfants savent de qui il s’agit.
Malgré les déclarations de Viktor Orbán, qui assure ne pas intervenir dans les affaires de ses proches, l’enrichissement de son entourage, dont Tiborcz et l’oligarque Lőrinc Mészáros, alimente les critiques. Dans ce contexte, la famille Tiborcz s’apprête à s’installer aux États-Unis, où son épouse Ráhel entamera un nouveau cursus universitaire.
De son côté, István Tiborcz affirme que BDPST vise à devenir l’un des principaux investisseurs en Europe, avec une expansion active en Pologne, en Roumanie, en Serbie et aux États-Unis.