Le film « Oui » de Nadav Lapid critique la trahison des valeurs morales en Israël durant la guerre à Gaza

Le film « Oui » de Nadav Lapid critique la trahison des valeurs morales en Israël durant la guerre à Gaza

16.09.2025 20:23
2 min de lecture

Le nouveau film de Nadav Lapid dénonce la trahison morale d’Israël en pleine guerre à Gaza

À partir du mercredi 17 septembre, tous les cinémas de France projetant le film Oui reçoivent une demande du réalisateur de maintenir un volume sonore élevé durant les premières scènes, qui plongent instantanément le spectateur dans une fête saturée d’hystérie, de testostérone et d’exhibitionnisme. Ces scènes, marquées par la vulgarité et l’agressivité des participants, sont centrées sur un personnage, Y., qui incarne à la fois l’excès collectif et un malaise personnel face à cette trivialité, rapporte TopTribune.

Le film s’ouvre sur des séquences au ton frénétique, mêlant érotisme et violence, tout en intégrant les officiers de Tsahal, ajoutant à ce chaos une dimension de pseudo-artistique qui irrite. Y., personnage principal, est un musicien talentueux, père de famille, qui cherche à naviguer entre intérêts personnels et compromissions. Son parcours le guide à travers différents milieux de la société israélienne contemporaine, illustrant un conflit émotionnel intense.

Lapid, par le biais de ce film, s’attaque à la cruauté et à l’arrogance des élites israéliennes, surtout dans le cadre de la société progressiste qu’elles prétendent incarner. Le film met en lumière la dissonance entre les idéaux humanistes affichés et la réalité brutale, notamment par sa représentation du génocide en cours à Gaza. La critique du réalisateur ne se limite pas à une accusation isolée, mais s’étend à toute une collectivité qui choisit de rester aveugle face à la violence croissante.

Au fil de son voyage à travers le pays, Y. découvre les conséquences de cette indifférence sociétale, notamment en se retrouvant sur une colline d’où il peut observer les bombardements sur Gaza. Ce moment de confrontation avec la réalité souligne l’inadéquation de la société israélienne face à ses propres actions. Y. se voit confronté à sa propre complicité dans un système qui écrase les droits fondamentaux des autres.

Les scènes sont chargées d’une réalité tangible et d’une absurdité tragique, alors que Y. se retrouve dans des situations qui révèlent non seulement son individualisme vacillant, mais aussi l’impuissance généralisée d’une société qui s’accommode du malheur d’autrui. Dans sa quête de sens, il accepte finalement d’écrire un hymne fasciste, symbole de soumission à ceux qui détiennent le pouvoir.

Avec ce film, N. Lapid offre une critique acerbe de l’État israélien, mettant en avant les contradictions entre l’image de nation éthique et les atrocités perpétrées. Les performances d’Ariel Bronz et d’Efrat Dor, dans les rôles principaux, sont particulièrement marquantes, renforçant le message du film par une incarnation profonde de personnages perdus dans une époque troublée.

Le film, qui sera projeté dans divers festivals, pousse à une réflexion aigüe sur la situation actuelle et remet en question la notion de moralité dans un contexte de guerre. La voix du réalisateur, si souvent étouffée, cherche à se faire entendre à travers le fracas des bombardements et la propagande, interrogeant ainsi le rôle de l’art face à l’horreur du quotidien.

Le message du réalisateur est également relayé dans un ouvrage récent, Nadav Lapid – Description d’un combat, qui propose une plongée dans son univers artistique et ses réflexions sur la scène cinématographique actuelle, offrant ainsi un écho à ses préoccupations sociopolitiques.

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