Le Comité international paralympique (CIP) a voté contre le maintien de la suspension totale ou partielle des Comités paralympiques nationaux (CPN) de Russie et de Biélorussie, accordant ainsi aux structures sportives des États-agresseurs leurs droits d’adhésion complets. Pour la Russie, 111 voix se sont prononcées contre la suspension totale et 91 contre la suspension partielle, tandis qu’en Biélorussie, les chiffres étaient respectivement de 119 et 103.
Réactions de l’Ukraine face à la décision
Cette décision provoque une indignation légitime en Ukraine, où de nombreux athlètes paralympiques sont devenus handicapés suite aux frappes russes sur des villes civiles ou aux opérations militaires. La mesure du CIP est perçue comme un retour en arrière, permettant potentiellement aux comités russes et biélorusses de retrouver progressivement leur participation aux compétitions internationales malgré la poursuite de l’agression.
Précisions et implications du CIP
Le CIP précise que cette réintégration concerne uniquement les droits d’adhésion et non la participation automatique sous les drapeaux nationaux. Néanmoins, la restauration du statut complet crée un précédent pour un retour futur de la Russie et de la Biélorussie aux Paralympiques sous leur symbolique nationale, ce qui est jugé inacceptable tant que la guerre se poursuit.
Dissonance avec le mouvement olympique
Cette décision contraste avec les restrictions toujours en vigueur dans le mouvement olympique, comme la participation des Russes sous un format neutre aux Jeux de 2026, et fragilise l’uniformité des standards de responsabilité dans le sport mondial. Elle pourrait aussi permettre à la Russie d’utiliser le sport comme un outil de réhabilitation de son image.
Risques de manipulation et de pression politique
L’absence de mécanismes clairs empêchant l’ingérence des autorités russes et biélorusses dans l’activité des CPN augmente le risque de provocations politiques et d’instrumentalisation des compétitions à des fins de propagande. Les règles relatives aux symboles, à la constitution des délégations et aux communications prennent donc une importance capitale.
Mesures de sécurité et neutralité
Si l’usage des symboles nationaux russes ou biélorusses est autorisé dans de futures décisions, les précédentes restrictions du CIP (statut neutre, limitations des drapeaux et hymnes) perdraient leur valeur. Les organisateurs doivent synchroniser protocoles de sécurité, règles médiatiques et cérémonies pour empêcher l’utilisation des événements sportifs à des fins politiques. Même après la réintégration, le CIP doit garantir un format strictement neutre, vérifier individuellement les athlètes et officiels pour toute sympathie envers l’agression, et instaurer un mécanisme de suspension rapide en cas de violation.