Les enfants en Australie ne pourront plus ouvrir de comptes sur des applications de médias sociaux telles qu’Instagram, TikTok et Snapchat, alors que l’interdiction d’utiliser les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans entre en vigueur ce mercredi. La nouvelle loi, adoptée par le parlement en 2024, vise à protéger les enfants des contenus nuisibles en ligne et des algorithmes addictifs, tout en réduisant le cyberharcèlement et la manipulation, dans un contexte de hausse des taux de suicide et d’automutilation parmi les jeunes Australiens, rapporte TopTribune.
Le nouvel encadrement, décrit comme une interdiction universelle sans précédent, suscite déjà l’intérêt d’autres pays souhaitant instaurer des restrictions similaires concernant l’accès des jeunes aux réseaux sociaux. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a affirmé : « C’est le jour où les familles australiennes reprennent le pouvoir face à ces grandes entreprises technologiques, en affirmant le droit des enfants à être des enfants et celui des parents à avoir une plus grande tranquillité d’esprit ».
Dans une étude de 2024, environ 80 % des enfants australiens âgés de 8 à 12 ans utilisaient au moins une plateforme de médias sociaux, et ce chiffre atteignait 95 % pour les adolescents de 13 à 15 ans. La législation, qui sera appliquée sur dix plateformes sociales, inclut Instagram, Facebook, Snapchat, TikTok, YouTube, et d’autres, devrait également réduire l’accès des jeunes à des contenus inappropriés, mais pourrait couper certains d’entre eux d’une source d’information cruciale et d’un canal d’expression.
Fonctionnement de l’interdiction
Les utilisateurs de moins de 16 ans ne pourront plus créer de nouveaux comptes ni accéder à leurs anciens. Les plateformes devront prendre des mesures raisonnables pour se conformer à la loi, telles que demander une vérification d’âge en plus de la date de naissance. Cependant, ces vérifications sont souvent jugées insuffisantes et plusieurs enfants ont réussi à contourner ces restrictions.
Cette législation a été mise en lumière par des préoccupations croissantes concernant la sécurité des jeunes sur Internet et les effets néfastes des réseaux sociaux. L’objectif est de créer un cadre plus sûr pour les enfants tout en répondant aux exigences d’un avenir numérique où ils peuvent s’épanouir sans risques.
En Australie, le soutien public pour cette mesure est fort, avec 77 % des Australiens en faveur de l’interdiction. Cependant, des voix se sont élevées contre une telle démarche, en soulevant des inquiétudes sur les implications pour les jeunes issus de milieux marginalisés qui pourraient perdre des liens sociaux importants.
La sensibilisation à ces enjeux fragilise les intérêts économiques des entreprises technologiques, qui surveillent de près l’impact de cette interdiction sur l’utilisation de leurs plateformes. Dans les mois à venir, il sera crucial de suivre les évolutions législatives en matière de sécurité en ligne pour les jeunes, un domaine de préoccupation croissant à l’échelle mondiale.