L'attaque de Bondi Beach révèle une montée de l'antisémitisme en Australie

L’attaque de Bondi Beach révèle une montée de l’antisémitisme en Australie

15.12.2025 17:56
2 min de lecture

Tirs mortels à Bondi Beach : l’Australie face à un pic d’antisémitisme

Dimanche, au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lorsque deux tireurs ont ouvert le feu sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanukkah à Bondi Beach, à Sydney. Cet acte a été qualifié par le Premier ministre australien, Anthony Albanese, d' »antisémite » et de « horrifique acte » de « terrorisme », rapporte TopTribune.

Les autorités policières ont confirmé que l’attaque avait été perpétrée par un père de 50 ans, abattu sur place, et son fils de 24 ans, nommé Naveed Akram, qui a été neutralisé par un témoin et est actuellement hospitalisé dans un état critique. Ce tragique événement est le plus meurtrier que l’Australie ait connu depuis trois décennies, avec des victimes âgées de 10 à 87 ans, dont deux rabbins et au moins un survivant de l’Holocauste.

La montée de l’antisémitisme en Australie est préoccupante, avec une augmentation significative des actes de vandalisme et de haine ciblant la communauté juive, notamment depuis la réponse militaire d’Israël aux attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Le directeur général de l’Organisation de renseignement de sécurité australienne (ASIO), Mike Burgess, a indiqué que la menace d’une violence antisémitique mortelle était sa priorité numéro un.

En réaction à cette tragédie, Albanese a déclaré : « Une attaque contre les Australiens juifs est une attaque contre tous les Australiens. » Il a également mis en avant ses efforts pour lutter contre ce fléau, y compris la nomination d’un envoyé spécial pour l’antisémitisme et l’imposition de peines de prison obligatoires pour les saluts nazis. Toutefois, son action a suscité des critiques, Sussan Ley, chef de l’opposition, lui reprochant de ne pas avoir su protéger la communauté juive et permettant à l’antisémitisme de « se développer ».

Israël, par la voix de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a également imputé la responsabilité au gouvernement australien, déclarant que celui-ci avait « laissé se propager la maladie de l’antisémitisme », avec pour conséquence les attaques horribles de dimanche. Albanese, dont le gouvernement a reconnu l’État palestinien en septembre, a été accusé par Netanyahu de « remplacer la faiblesse par la faiblesse et l’apaisement par davantage d’apaisement. »

Cependant, certains chercheurs, comme le criminologue Clarke Jones, estiment que ce type de violence était prévisible dans un contexte où des personnes marginalisées peuvent se sentir « refoulées » et isolées. « La situation palestinienne-israélienne dure depuis longtemps, bien avant les attaques du Hamas », a-t-il affirmé.

Les enquêteurs continueront à examiner les véritables motivations de cette violence, le cas d’Akram étant particulièrement surveillé, car il avait été interrogé en 2019 pour des liens extrémistes, mais n’avait pas été jugé comme une menace immédiate. Les lois australiennes sur les armes à feu, déjà très strictes, sont en cours de révision après que des informations aient révélé que les armes utilisées avaient été obtenues légalement.

Alors que la communauté australienne se mobilise pour apaiser les tensions, de nombreux groupes musulmans, y compris le Conseil islamique de Darulfatwa, ont condamné l’attaque. En contraste, des actes de vandalisme, comme la profanation d’un cimetière musulman, montrent que des fractures au sein de la société persistent. Les jours suivants seront cruciaux pour évaluer les réactions de la communauté face à cette tragédie et pour éviter de nouvelles escalades de violence.

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