L'assemblée adopte la loi agricole en dépit des avertissements écologiques

L’assemblée adopte la loi agricole en dépit des avertissements écologiques

08.07.2025 23:43
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Le Parlement français a définitivement adopté, mardi, une loi controversée permettant la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde précédemment interdit, en réponse à la crise agricole de l’hiver 2024. Ce vote a eu lieu malgré une forte opposition et des tensions au sein de l’Assemblée nationale, rapportent TopTribune.

Adoptée avec 316 voix pour et 223 contre, la loi a divisé même la majorité présidentielle. Soutenue par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, elle est considérée comme « un premier pas pour relancer notre appareil de production agricole ». Julien Dive (LR), rapporteur du texte, a précisé que 500 000 hectares, soit environ 1,7 % des terres agricoles, pourraient être concernés par cette mesure. Les partis LFI, PS et EELV ont annoncé leur intention de contester la loi devant le Conseil constitutionnel.

Un pesticide aux effets controversés

L’acétamipride, qui sera encore autorisé au sein de l’Union européenne jusqu’en 2033, est considéré par certaines filières agricoles comme essentiel face aux ravageurs. Toutefois, les apiculteurs alertent sur son danger, le qualifiant de « tueur d’abeilles », et les écologistes s’inquiètent de ses conséquences encore mal évaluées sur la santé humaine.

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard (LR), a salué sur X « un grand pas pour la reconquête de notre souveraineté alimentaire ». Cependant, l’opposition de gauche, notamment LFI et écologistes, a rétorqué que cette loi représente un « recul majeur » sur le plan environnemental. Mélanie Thomin (PS) a décrit le texte comme une légalisation de pesticides mortels, tandis qu’Aurélie Trouvé (LFI) a dénoncé un « traité de soumission à l’agrochimie ».

Une décision accueillie avec opposition

La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a critiqué fermement cette initiative. Sa porte-parole, Fanny Métrat, a déclaré que cette loi confirme la promotion d’un modèle agro-industriel déconnecté des attentes des agriculteurs. De son côté, l’ONG Greenpeace a qualifié ce jour de « noir pour la santé publique et l’environnement », tandis qu’Agir pour l’Environnement a critiqué ce qu’elle considère comme un « trumpisme en marche » et un dédain pour les alertes scientifiques.

En plus des mesures sur les pesticides, le texte inclut des dispositions facilitant le stockage d’eau pour l’irrigation ainsi que l’agrandissement des bâtiments d’élevage, des aspects qui suscitent également des réticences. Sandrine Le Feur, députée Renaissance et présidente de la commission du Développement durable, a souligné que réintroduire des néonicotinoïdes alors que la biodiversité s’effondre constitue une grave erreur politique et sociétale.

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