Des inondations dévastatrices ont causé la mort de plus d’une centaine de personnes au Texas, incluant 28 enfants. Actuellement, une dizaine de jeunes filles d’un camp de vacances sont toujours portées disparues. Les images de la catastrophe soulèvent de nombreuses questions concernant les causes sous-jacentes de cette tragédie, liées au climat, à la situation géographique et à des défaillances politiques, rapportent TopTribune.
Une géographie particulière
La région touchée est connue pour son climat doux propice aux loisirs aquatiques et aux centres de vacances, mais elle est aussi surnommée « l’allée des crues soudaines », comme l’explique Hatim Sharif, hydrologue à l’université de San Antonio. L’air chaud du Golfe pénètre dans l’escarpement de Balcones, où il se refroidit et provoque d’intenses averses, capable d’entraîner une montée des eaux rapide en quelques minutes.
Le vendredi précédent, le fleuve Guadalupe a débordé suite à des pluies torrentielles. Les relevés météorologiques indiquent qu’à partir de 3h du matin, son niveau a augmenté de 30 centimètres toutes les cinq minutes, atteignant plus de six mètres à 4h30, suffisant pour emporter véhicules et infrastructures.
L’inadaptation au changement climatique
D’après ClimaMeter, les conditions ayant précédé ces inondations ne sont pas uniquement d’ordre naturel, mais aussi le fruit des activités humaines sur le climat. En l’espace d’une seule journée, les précipitations ont dépassé le double de la moyenne mensuelle. « Le changement climatique nous impacte déjà, nous devons nous adapter », déclare Mireia Ginesta, scientifique à l’université d’Oxford et coautrice d’une étude financée par l’Union européenne et le CNRS. Elle souligne la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de garantir le financement des services météorologiques et de la recherche sur le changement climatique.
Un système d’alerte insuffisant
Des experts affirment que les services météorologiques ont fonctionné correctement dans ces conditions extrêmes. Toutefois, selon le scientifique Daniel Swain, le point critique n’a pas résidé dans une mauvaise évaluation des prévisions, mais dans leur diffusion défaillante. L’alerte a été émise peu après 1h, un moment où de nombreuses personnes dorment ou éteignent leurs téléphones.
Depuis plusieurs années, les autorités du comté de Kerr envisagent d’implémenter des sirènes et des alertes numériques pour avertir les habitants des risques d’inondation. Cependant, des études de faisabilité ont été jugées « un peu extravagantes » en 2016. Quelques années plus tard, lors de réunions publiques, les habitants se sont opposés à la demande de fonds fédéraux liés à l’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden, avec laquelle ils étaient en désaccord politique.
