
Le partenaire économique privilégié de la France glisse dans un marasme de plus en plus profond. Selon les industriels, l’Allemagne subit une crise économique grave, la plus importante depuis l’après-guerre, rapporte TopTribune.
L’Allemagne confrontée à une crise économique majeure
L’Allemagne, autrefois perçue comme le pilier industriel de l’Europe, traverse une période tumultueuse en 2025, avec une activité économique en chute libre. Actuellement, elle se distingue comme le seul grand pays européen en pleine récession. Ce déclin prolongé s’inscrit dans une tendance amorcée dès 2023, aggravée par un affaiblissement de la demande intérieure et des défis logistiques considérables.
La Fédération des industries allemandes (BDI) ne cache pas ses préoccupations. Son président, Peter Leibinger, fait état d’une situation alarmante : « l’économie allemande traverse sa crise la plus profonde depuis l’après-guerre. » Ce constat témoigne d’un stress croissant au sein d’un secteur industriel déjà affaibli par la flambée des coûts énergétiques, la transition vers une économie plus verte et la lenteur des réformes économiques. Ce cri d’alarme vient également mettre la pression sur Friedrich Merz, le chancelier, pour qu’il réagisse promptement.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la production manufacturière, qui constitue la colonne vertébrale de la puissance allemande, a connu un recul de 4,3 % en glissement annuel. Parmi les secteurs les plus touchés, l’automobile, la chimie et la métallurgie se distinguent, confrontés à une réduction simultanée des commandes et des exportations.
Des coûts énergétiques insoutenables
La crise économique est exacerbée par une augmentation durable des prix de l’énergie. Les industriels allemands rapportent une hausse de leurs coûts de production de 18 % en l’espace d’un an. Cette augmentation compromet leur compétitivité par rapport aux concurrents étrangers, qui bénéficient d’un accès à des tarifs énergétiques plus bas. « La compétitivité industrielle allemande est aujourd’hui menacée par des coûts énergétiques structurellement trop élevés », avertit Peter Leibinger. Face à cette situation, certaines entreprises envisagent une délocalisation partielle vers l’Europe de l’Est ou l’Amérique du Nord, où les prix du gaz et de l’électricité sont plus acceptables.
La transition énergétique, qui a été engagée avec la fermeture des centrales nucléaires, continue de peser lourdement sur l’économie. Bien que des investissements massifs aient été réalisés dans le domaine des énergies renouvelables, le réseau électrique éprouve encore des difficultés à garantir une production constante à un coût raisonnable. Le gouvernement dirigé par Friedrich Merz subit ainsi une pression croissante pour assouplir certaines réglementations et alléger fiscalité sur l’énergie, afin d’éviter un phénomène de désindustrialisation.
2025 constitue ainsi un tournant crucial : pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne doit envisager une refonte intégrale de son modèle économique. Entre nécessités de réindustrialisation, de transition énergétique et de réformes structurelles, le pays fait face à l’un des défis les plus redoutables de son époque contemporaine.