Un projet révolutionnaire pour l’aviation européenne
L’Agence spatiale européenne (ESA) a lancé un programme ambitieux visant à développer un avion capable de voler à Mach 5, soit plus de 5 300 km/h, à haute altitude. La société britannique Frazer-Nash a été sélectionnée pour mener la première phase de ce projet, baptisé « Invictus », avec un budget de 7 millions d’euros. L’objectif est de concevoir un véhicule spatial réutilisable d’ici 2031, rapporte TopTribune.
Ce prototype, affichant des caractéristiques similaires à celles du Lockheed SR-71 Blackbird, devra effectuer un décollage horizontal depuis une piste d’aéroport, utilisant des réacteurs fonctionnant à l’hydrogène et à l’air pulsé prérefroidi. Frazer-Nash doit soumettre les éléments de conception préliminaire à l’ESA d’ici le 15 juillet 2026, incluant les exigences nécessaires, un plan de développement, ainsi que la définition du programme, jusqu’au premier vol.
Un défi technologique de taille
Les avions hypersoniques, capables de dépasser cinq fois la vitesse du son, doivent faire face à des températures extrêmes dues aux frottements de l’air, rendant l’utilisation des moteurs d’avion classiques impraticable dans de telles conditions. Bien que des moteurs adaptés existent, leur performance est limitée, et ils ne peuvent pas être démarrés au sol.
Pour surmonter ces défis, Frazer-Nash s’est associée à Reaction Engines Limited (REL), qui développe des prérefroidisseurs depuis plus d’une décennie. Cette technologie permet de refroidir l’air avant qu’il n’atteigne le moteur, garantissant le fonctionnement des réacteurs à grande vitesse. D’autres partenaires tels que Spirit AeroSystems et l’Université de Cranfield collaboreront également à ce projet innovant.
Repousser les limites de l’aviation
Avec « Invictus », l’ESA vise à positionner l’Europe à l’avant-garde des technologies aéronautiques, redéfinissant les normes de transport terrestre et orbital. Selon Tommaso Ghidini, responsable du département mécanique de l’ESA, ce programme pose les bases d’aéronefs qui décolleront comme des avions et atteindront l’orbite comme des fusées.
Le secteur aérospatial, tant civil que militaire, peut attendre d’importants bénéfices de ce projet. Envisageant une version commerciale de l’avion, ce dernier pourrait potentiellement relier Paris à New York en moins d’une heure et demie, offrant ainsi une vitesse près de deux fois et demie supérieure à celle du légendaire Concorde.