L’acétamipride ne sera plus commercialisé comme biocide en Europe à partir de 2027

L’acétamipride ne sera plus commercialisé comme biocide en Europe à partir de 2027

30.09.2025 19:53
2 min de lecture

La fin d’une ère. L’acétamipride, insecticide dont les agriculteurs n’ont pas réussi à obtenir la réautorisation en France, ne sera plus commercialisé comme biocide contre les fourmis, cafards ou autres nuisibles domestiques en Europe, à partir de 2027, a-t-on appris mardi auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (Echa), rapporte TopTribune.

L’ONG Génération Futures a annoncé mardi qu’aucun industriel, y compris le principal fabricant Nisso, n’avait déposé de demande de renouvellement pour la commercialisation des biocides ménagers contenant cette substance. La date limite pour ce dépôt était fixée au 30 juillet.

« Aucune demande de renouvellement d’autorisation de mise sur le marché n’a été présentée pour l’acétamipride », a confirmé l’Echa à l’AFP. Les biocides ménagers contenant ce puissant neurotoxique de la famille des néonicotinoïdes sont autorisés jusqu’au 31 janvier 2027 au sein de l’Union européenne, date d’échéance de la précédente autorisation.

Utilisation interdite à compter du 31 janvier 2028

Un traditionnel délai de grâce permettra la poursuite des ventes « jusqu’au 30 juillet 2027 » et son utilisation sera interdite à compter « du 31 janvier 2028 », précise l’Echa.

Génération Futures, qui était en première ligne dans l’opposition à la réintroduction de l’usage agricole de l’acétamipride en France, « appelle désormais à son interdiction totale au niveau européen, y compris en agriculture », dans un communiqué.

Pour la France seule, l’ONG indique que « 198 produits à destination des particuliers » contenant cette substance sont actuellement disponibles.

Réintroduction de cet insecticide retoquée par le Conseil constitutionnel

Inconnu du grand public, l’acétamipride a été mis en lumière cet été lors des débats publics sur la loi Duplomb, qui visait à « lever les contraintes » du métier d’agriculteur.

Mesure phare du texte initial, la réintroduction sous conditions de ce produit, interdit pour son usage agricole en France depuis 2018 – mais autorisé en Europe jusqu’en 2033 –, a été retoquée par le Conseil constitutionnel en août.

L’acétamipride est toujours réclamé par les filières de la betterave et de la noisette, alors que les apiculteurs dénoncent « un tueur d’abeilles ». À l’appel de la première force syndicale agricole en France, l’alliance FNSEA/JA, des agriculteurs ont manifesté cet été, dénonçant la présence dans les rayons de supermarchés d’insecticides contenant de l’acétamipride et appelant à « la cohérence ».

Génération Futures estime que « les industriels savaient que l’acétamipride n’avait aucune chance d’être réautorisé en Europe comme biocide au regard du risque inacceptable qu’il pose, ce pour quoi ils n’ont pas défendu le renouvellement de cette substance en Europe », selon Pauline Cervan, toxicologue de l’ONG, citée dans le communiqué.

Le débat sur l’utilisation des pesticides en agriculture reste un sujet brûlant en Europe, avec une pression croissante pour interdire les substances jugées dangereuses. Les récentes mesures témoignent de la nécessité d’un équilibre entre les intérêts agricoles et la protection de l’environnement. Alors que la législation européenne évolue, les acteurs du secteur doivent naviguer ces changements avec prudence.

En 2025, alors que l’Union européenne continue de réviser ses réglementations sur les pesticides, cette décision concernant l’acétamipride pourrait inciter à un examen plus approfondi des pratiques agricoles et à une réflexion sur la durabilité de l’agriculture européenne. La transition vers des alternatives plus sûres pourrait également entraîner des turbulences économiques pour certains agriculteurs, qui comptent sur ces produits pour gérer les nuisibles.

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