Le 15 octobre 2025, les forces navales du Royaume de Suède ont annoncé avoir détecté un sous-marin russe dans la mer Baltique et l’avoir suivi de près. L’incursion du 14 octobre a eu lieu via le détroit du Grand Belt, reliant le Kattegat à la Baltique, entre les îles danoises de Zealand et Fionie. L’opération a mobilisé non seulement les navires suédois mais aussi des unités aériennes, y compris des chasseurs à réaction. Selon l’armée suédoise, il s’agissait d’une opération routinière réalisée en étroite coordination avec les alliés de Stockholm au sein de l’OTAN.
Tension accrue dans la région après des incidents récents
Le sous-marin russe « Novorossiisk » avait déjà fait surface près des côtes françaises, suivi par un remorqueur néerlandais dans la mer du Nord, illustrant le recours de Moscou à un soutien logistique pour ses unités sous-marines. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a récemment moqué le retard technologique et militaire de la Russie à la suite de pannes sur ce même sous-marin. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de tension croissante dans la mer Baltique, où la Russie a déployé des mesures hybrides contre la région.
Réactions politiques suédoises et stratégie de défense
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a déclaré que la situation dans la Baltique s’était fortement détériorée depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Bien que la Suède ne soit pas en guerre, la sécurité réelle reste fragile. Depuis le début du conflit en Ukraine, Stockholm a mis fin à deux siècles de neutralité militaire et a rejoint l’OTAN en 2024. Kristersson a également mis en garde contre les attaques hybrides persistantes de la Russie, incluant la désinformation et les dommages aux câbles sous-marins et autres infrastructures maritimes.
Exercices militaires et risques d’escalade
Les tensions sont exacerbées par les exercices navals BALTOPS-2025, lors desquels l’OTAN a réalisé d’importantes manœuvres en mer tandis que la Russie a déployé 20 navires militaires dans la région, créant des risques de rapprochements dangereux et de provocations. Les experts militaires occidentaux soulignent que, bien qu’une attaque directe contre les États baltes reste improbable, l’agressivité russe pourrait provoquer des incidents imprévus et une escalade régionale.
Menaces hybrides et sécurité européenne
La Russie utilise également un « flotte fantôme » pour escorter ses pétroliers, accompagnés de navires de guerre et de chasseurs, suscitant l’inquiétude du Danemark et d’autres pays baltes. Les actions hybrides russes incluent des violations de l’espace aérien et maritime, des cyberattaques, des campagnes de désinformation et des dommages aux infrastructures critiques. Les dirigeants de Lituanie, Lettonie et Estonie alertent régulièrement l’OTAN sur ces menaces et demandent un renforcement de la défense de l’ensemble du flanc est de l’Alliance.