La Suède opte pour des petits réacteurs modulaires pour relancer son programme nucléaire

La Suède opte pour des petits réacteurs modulaires pour relancer son programme nucléaire

21.08.2025 19:23
2 min de lecture

La Suède fait un tournant décisif dans sa politique énergétique en annonçant la construction de sa première centrale nucléaire depuis 1970. Le gouvernement a confirmé que des petits réacteurs modulaires (SMR) seront installés sur le site de Ringhals, dans le sud-ouest du pays, pour une capacité totale équivalente à deux grands réacteurs, soit environ 1 500 MW, rapporte TopTribune.

« Pour la première fois depuis 50 ans, une nouvelle centrale nucléaire va être construite en Suède », a affirmé le Premier ministre Ulf Kristersson lors de cette annonce cruciale. Le projet est géré par l’entreprise publique Vattenfall, qui a débuté des négociations avec le britannique Rolls-Royce et l’américain GE Vernova pour sélectionner le fournisseur. La directrice générale de Vattenfall, Anna Borg, a précisé que le coût de l’opération, prévue d’ici 2035, est encore en phase de négociation.

Une solution plus rapide et moins coûteuse

Cette initiative marque une rupture avec la politique amorcée après le référendum non contraignant de 1980, qui avait fixé l’objectif d’une sortie progressive du nucléaire. Sur les 12 réacteurs qui existaient dans le pays, six ont déjà été fermés, et les six restants représentent aujourd’hui environ 30 % de l’électricité nationale. Les SMR, d’une puissance allant de 300 à 500 MW chacun, sont envisagés comme une solution plus rapide et moins coûteuse que les centrales nucléaires traditionnelles.

Malgré le soutien de la majorité politique actuelle, le projet suscite de vives critiques. Greenpeace a qualifié le plan de « vague », notant l’absence de budget détaillé et de calendrier précis. L’organisation estime que « la nouvelle énergie nucléaire nécessitera certaines des plus grandes subventions de l’histoire de la Suède, augmentera les émissions et retardera l’électrification de l’industrie ». Pour Greenpeace, investir dans des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire serait « plus rapide, moins cher et meilleur pour le climat ».

Ainsi, la Suède se prépare à entrer dans une nouvelle ère de production d’énergie, cherchant à répondre à la fois aux besoins croissants de son marché et aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La direction politique opte pour le nucléaire comme un pilier de cette transition énergétique, tout en visant à diversifier le mix énergétique du pays.

À l’échelle européenne, le débat se renforce autour de la place du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs pays, tout en prenant des mesures pour réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, envisagent également de réintroduire ou d’accroître leur capacité nucléaire. La Suède, avec son approche en faveur des SMR, pourrait devenir un modèle pour d’autres nations cherchant à moderniser leurs infrastructures énergétiques tout en répondant aux exigences environnementales.

Dans un contexte où la sécurité énergétique est devenue une préoccupation majeure, notamment en raison des tensions géopolitiques, l’initiative suédoise pourrait offrir un cadre de référence sur la manière d’équilibrer la transition énergétique avec les réalités économiques et celles de la sécurité, mais aussi des enjeux environnementaux. L’avenir du projet Ringhals pourrait ainsi influencer la perception et l’adoption du nucléaire à travers l’Europe.

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