François Bayrou, Premier ministre de France, s’engage à ne pas prendre de vacances cet été et à se concentrer sur la préparation de ses projets de loi budgétaires, qui seront présentés en octobre au Parlement. Son plan de redressement des comptes publics, dévoilé le 15 juillet, vise à réaliser des économies d’environ 44 milliards d’euros, tout en cherchant à mobiliser l’opinion publique et à faire avancer les discussions au sein de l’Assemblée nationale, rapporte TopTribune.
Des vidéos YouTube peu suivies
Pour sensibiliser le public à l’état des finances publiques et justifier ses mesures budgétaires, Bayrou a lancé une série de vidéos « pédagogiques » sur YouTube début août. Malgré les affirmations de Matignon concernant « 3.650 mails, 2.000 contributions et 1.400 questions » reçues, les vues de ses vidéos ne dépassent pas 30.000, ce qui soulève des doutes sur l’efficacité de cette initiative. Son entourage souligne toutefois que la période estivale pourrait expliquer cet écho limité.
Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne, justifie l’effort de Bayrou pour impliquer l’opinion publique en affirmant qu’il tente de contrer la résistance de la classe politique face à ses projets. Cependant, il admet que l’acceptation d’un plan de réduction des déficits est intrinsèquement complexe et peu populaire.
Une censure toujours plus proche
En dévoilant ses mesures anticipativement, Bayrou espérait inciter les partis d’opposition à s’engager dans le débat budgétaire, notamment avec le Parti socialiste. L’ex-ministre Prisca Thévenot avance que cela pourrait permettre au PS de contribuer de manière constructive au budget, à condition qu’il se distancie de La France insoumise.
Cependant, le PS critique sévèrement ce plan budgétaire. Arthur Delaporte, député socialiste, estime que les vidéos de Bayrou révèlent une déconnexion de sa part. Le parti s’engage à formuler des contre-propositions avant la rentrée, soulignant qu’il s’oppose à un budget qu’ils considèrent inacceptable concernant la contribution des plus riches.
Le 10-septembre en tête
Parallèlement, un mouvement social se prépare pour le 10 septembre, promettant de « tout bloquer » en France. Ce mouvement, soutenu par les insoumis et d’autres partis de gauche, pourrait compliquer les efforts de Bayrou. Son équipe reste vigilante face aux mobilisations, sans sous-estimer leur potentiel de mobilisation. Arthur Delaporte suggère que les mouvements populaires peuvent influencer les décisions politiques, notamment concernant une éventuelle motion de censure.
Face à une opposition croissante, même le Rassemblement national a annoncé des intentions de censure pour l’automne, exacerbant les défis auxquels fait face le Premier ministre. Un responsable macroniste a exprimé des doutes sur la légitimité de l’opposition à soutenir un gouvernement qu’il juge impopulaire, rendant la situation budgétaire encore plus précaire.