La Slovaquie met en garde contre l'interdiction du combustible nucléaire russe
La Slovaquie met en garde contre l'interdiction du combustible nucléaire russe

La Slovaquie met en garde contre l’interdiction du combustible nucléaire russe

09.10.2025 13:15
2 min de lecture

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a déclaré que le projet de la Commission européenne d’interdire l’importation de combustible nucléaire russe représente « la plus grande menace » pour la sécurité énergétique de l’Union européenne. Lors d’une intervention au Forum européen de l’énergie nucléaire à Bratislava, il a annoncé l’approbation d’un accord avec les États-Unis pour la construction d’un nouveau réacteur nucléaire.

Critiques du plan REPowerEU

Fico a vivement critiqué la stratégie REPowerEU, un plan visant à réduire progressivement la dépendance de l’Europe aux ressources énergétiques russes, adopté après l’invasion de l’Ukraine et la crise énergétique de 2022. Il a qualifié ce document d’« échec » et de « non-sens complet », affirmant que l’Europe se tire une balle dans le pied en refusant le gaz et le pétrole russes. Il a ajouté que la Slovaquie s’opposera fermement à toute interdiction d’importation de gaz russe.

Dépendance et alternatives énergétiques

La Slovaquie, ainsi que la Bulgarie, la République tchèque, la Finlande et la Hongrie, produisent une part importante de leur électricité à partir de réacteurs nucléaires de conception russe, dépendant encore du combustible fourni par la société russe TVEL, filiale de Rosatom. Cette dépendance, héritée de l’époque soviétique, persiste en raison de la compatibilité technique. Néanmoins, Bratislava a conclu un accord avec l’américain Westinghouse pour construire un nouveau bloc de 1 000 MW à la centrale nucléaire de Jaslovské Bohunice, ce qui ouvre la voie à la diversification de ses approvisionnements.

Implications géopolitiques et sanctions

Le refus de certains États membres, comme la Slovaquie et la Hongrie, de soutenir pleinement la stratégie de rupture énergétique avec Moscou complique l’unité européenne sur les sanctions. Le 19ᵉ paquet de sanctions, adopté par la Commission en septembre, prévoit notamment une interdiction de l’importation de gaz naturel liquéfié russe d’ici 2027, mais Bratislava conteste certains points concernant l’énergie et l’industrie automobile.

Cette position s’inscrit dans une stratégie plus large visant à obtenir des concessions de Bruxelles, similaire à celle déjà employée par Budapest. Pour la Commission européenne, la rupture avec la Russie vise à sécuriser à long terme l’approvisionnement de l’UE et à réduire les revenus de Moscou alimentant la guerre en Ukraine. Fico, en revanche, considère ces mesures comme une menace directe pour la stabilité énergétique européenne.

Perspectives et tensions futures

La divergence de positions entre États membres sur l’énergie nucléaire souligne les défis de la solidarité européenne face à la crise énergétique et géopolitique. La Slovaquie, en s’opposant à l’interdiction, renforce son alliance avec Budapest, tout en poursuivant ses propres projets de diversification énergétique. Le débat sur la dépendance aux ressources russes reste au cœur des discussions stratégiques de l’UE.

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