Le 7 octobre 2025, Ricard Jozwiak, journaliste de Radio Svoboda, a annoncé que la Slovaquie insistait pour que le 19e paquet de sanctions contre la Russie soit discuté au niveau des dirigeants de l’Union européenne. Bien que l’accord ait été trouvé pour limiter la circulation des diplomates russes après que la Hongrie a levé son veto, l’ensemble du paquet ne pourra être adopté qu’au sommet du 23 octobre 2025, en raison de cette demande de Bratislava.
Détails du 19e paquet de sanctions contre Moscou
Adopté par la Commission européenne le 19 septembre 2025, le 19e paquet de sanctions cible plusieurs secteurs clés de l’économie russe. Il comprend des restrictions contre les cryptomonnaies, les banques, et l’énergie, notamment l’interdiction des transactions pour Rosneft et Gazprom Neft, la suppression de l’importation de gaz naturel liquéfié russe dans l’UE d’ici au 1er janvier 2027, et la sanction de 118 navires du « fl ot fantôme ». Un contrôle renforcé des traders et raffineurs est également prévu. Ces mesures visaient une adoption début octobre, mais la Slovaquie a exprimé des objections le 26 septembre, notamment sur l’énergie et l’industrie automobile.
Motifs politiques derrière la position slovaque
Le gouvernement de Robert Fico, au pouvoir à Bratislava, critique régulièrement les sanctions antirusses, arguant qu’elles nuisent davantage à l’économie slovaque qu’à celle de Moscou. Fico cherche à atténuer les restrictions dans le secteur énergétique, en justifiant sa position par la dépendance de la Slovaquie au pétrole russe via le pipeline Druzhba. Cette ligne politique contraste avec celle du précédent gouvernement dirigé par Eduard Heger, qui avait engagé une diversification des approvisionnements énergétiques. Sous Fico, la Slovaquie revient à une dépendance accrue aux ressources russes, affaiblissant sa sécurité énergétique.
Stratégies diplomatiques et enjeux européens
La demande de Bratislava de discuter du paquet au sommet européen est perçue comme une tactique visant à retarder son adoption et à obtenir des concessions de l’UE. Des précédents existent : la Slovaquie avait déjà bloqué l’adoption du 18e paquet, exigeant des garanties liées à l’initiative RePowerEU sur la fin des importations de gaz russe. Une coordination avec la Hongrie se dessine, les deux pays utilisant la procédure de consensus pour influencer la politique de sanctions et poser un défi à l’unité européenne.
Conséquences pour l’unité de l’UE et la stratégie vis-à-vis de la Russie
Ces blocages créent une perception de division au sein de l’UE, fragilisant sa capacité à agir collectivement contre Moscou. L’alignement Bratislava–Budapest illustre un nouveau front politique au sein de l’UE, qui pourrait retarder les décisions sur les sanctions et envoyer un message favorable à la Russie, affaiblissant ainsi la cohésion de la réponse européenne.