Face à une crise de water exacerbée, plusieurs villes françaises envisagent des restrictions sur la construction de piscines privées. Résultat d’une sécheresse marquée en 2022 et 2023, les mesures incluent la limitation de la taille des piscines ou même leur interdiction totale dans certaines régions, selon des déclarations officielles. Ces décisions s’inscrivent dans un contexte de prise de conscience accrue sur la gestion des ressources en eau, qui est devenue cruciale pour l’hydratation des populations et la préservation de l’environnement, rapporte TopTribune.
Le gouvernement a été alerté sur la situation hydrique préoccupante dès le début de l’été 2025, affirmée par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. La France, déjà touchée par des périodes sèches, doit anticiper un défi toujours plus pressant : sans adaptation des pratiques et une gestion plus rigoureuse de l’eau, la crise de 2022 pourrait devenir la norme. Cette dynamique pousse certaines municipalités à réexaminer la viabilité des piscines privées.
Expansion des piscines enterrées en France
En dépit de la crise, la France détient le titre de premier parc de piscines enterrées en Europe, avec environ 1,73 million d’installations. Un rapport de la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FPP) indique que leur nombre a augmenté de manière significative, atteignant 3,6 millions depuis 1999. Cependant, la superficie moyenne des piscines a diminué, passant à 29 m² depuis 2019, en réponse à la nécessité de gérer de manière plus efficace l’espace et l’eau disponible.
Des communes en situation hydrique critique prennent des mesures drastiques, comme l’arrêt des permis de construire pour les piscines, décidé dès janvier 2023 par la communauté de communes du pays de Fayence, signalant ainsi une tension importante sur les ressources en eau.
Adaptations à Rennes face à la sécheresse
À Rennes, métropole qui ne semble pas directement affectée par des sécheresses, une décision a été prise en juin pour limiter la taille des piscines à 25 m³. De plus, ces installations devront être équipées de systèmes de couverture pour réduire l’évaporation et d’un dispositif de récupération d’eau de pluie. Cette politique s’inscrit dans un cadre plus large de réduction des gaz à effet de serre et de préservation des ressources en eau, tandis que la collectivité insiste sur la nécessité d’adapter les pratiques à une « réalité nouvelle ».
Des acteurs du secteur, comme Gaël David, dirigeant d’une entreprise de construction de piscines, s’inquiètent des implications de cette mesure, arguant qu’elle pourrait favoriser l’essor des piscines hors sol, moins durables et sans couverture.
Réactions du secteur de la piscine face aux restrictions
La FPP conteste ces restrictions, affirmant que la taille des piscines a déjà été réduite et que leur utilisation annuelle d’eau est relativement faible. Joëlle Pulinx de la FPP rappelle que le remplissage d’une piscine consomme en moyenne 7 m³ par an, ce qui reste marginal comparé à d’autres usages domestiques. Des mesures comme l’installation de couvertures peuvent réduire l’évaporation de manière significative, augmentant ainsi l’efficacité de l’utilisation de l’eau.
Le ministère de la Transition écologique souligne que seule une action collective et un usage responsable de l’eau garantiront la santé publique, la sécurité, et les approvisionnements en eau potable, en période de sécheresse prolongée.