Le 16 juin 2025, le ministère ukrainien de l’Intérieur a révélé que la Russie aurait transmis à l’Ukraine des corps de soldats russes, les faisant passer pour des militaires ukrainiens tués au front. Une pratique glaçante, aux répercussions propagandistes, logistiques et financières.
Une stratégie de manipulation sordide
Selon les autorités ukrainiennes, cette manipulation macabre poursuit plusieurs objectifs. D’une part, elle vise à gonfler artificiellement le nombre de morts ukrainiens, afin de saper le moral de la population. D’autre part, cela complique gravement le travail des spécialistes en identification ADN, saturant les systèmes d’expertise. Enfin, cette pratique permet au Kremlin d’éluder les indemnisations, les fameux « versements funéraires », en déclarant les soldats russes « disparus sans laisser de trace ».
Une guerre où même les morts servent la propagande
Depuis le début de l’invasion, la Russie instrumentalise les échanges de corps pour soigner son image. Moscou se présente comme une puissance « humaine », respectueuse des lois de la guerre — tout en accusant Kyiv de refuser de récupérer ses propres morts ou de les maltraiter. Mais ces récits, alimentés par la propagande d’État, ont été régulièrement démentis par des enquêtes indépendantes.
En réalité, le Kremlin transforme ses soldats tombés en outils de désinformation, niant à leurs familles toute vérité et tout droit au deuil. L’État russe les réduit à de simples « biomatériaux », interchangeables, manipulables, effaçables.
Une logique déjà observée chez les mercenaires de Wagner
Cette tactique ne sort pas de nulle part. Elle a déjà été employée après la tentative de mutinerie d’Evgueni Prigojine. Les combattants de Wagner, considérés la veille comme héros, ont été enterrés anonymement, leurs sépultures détruites à coups de pelleteuses. Le pouvoir a effacé leur existence — et leur mémoire.
Quand la mort devient un outil de gestion budgétaire
En refusant d’admettre la mort de ses soldats, le Kremlin économise sur les pensions, tout en imposant à l’Ukraine des dépenses d’identification coûteuses. Cette forme de diversion économique est déguisée en action humanitaire. Pire encore, elle souligne un fait glaçant : la mort d’un citoyen russe est un rouage dans une mécanique cynique, politique et budgétaire.
Le mépris pour les morts, révélateur d’un régime déshumanisé
Ces pratiques mettent en lumière un effondrement moral. Le pouvoir russe efface les noms, les visages, et les souvenirs, au profit d’un récit fabriqué. Il ne s’agit plus de défendre un peuple ou une terre, mais de gérer une guerre comme une entreprise — quitte à broyer les siens.
Enfin, face à ces manipulations, une question cruciale émerge : comment faire confiance aux chiffres officiels de Moscou, quand l’État va jusqu’à falsifier les identités des morts ? Ce déni de dignité humaine n’est pas une simple dérive, c’est la preuve d’un système en décomposition.