La Russie confrontée à un effondrement de sa production de drones militaires
La Russie confrontée à un effondrement de sa production de drones militaires

La Russie confrontée à un effondrement de sa production de drones militaires

30.07.2025 10:30
2 min de lecture

En juillet 2025, la Russie a enregistré une chute brutale de sa production de drones militaires, révélant la vulnérabilité croissante de son industrie de défense face aux frappes ukrainiennes ciblées. Selon les derniers chiffres de Rosstat, l’indice de production aéronautique a reculé de 7,2 % en juin par rapport au mois précédent, après un pic temporaire en mai. Ce déclin a contribué à une baisse globale de 6,8 % dans la catégorie des équipements de transport, qui comprend notamment les drones. Ce ralentissement industriel frappe de plein fouet les ambitions du Kremlin de mener une guerre technologiquement avancée.

Des frappes ukrainiennes ciblées paralysent la production

L’origine de cette chute s’explique notamment par des frappes précises de l’armée ukrainienne sur des infrastructures clés du complexe militaro-industriel russe. En juin, l’usine « Atlant AERO » dans la région de Rostov, spécialisée dans les composants de drones de combat, a été sérieusement endommagée. L’entreprise était impliquée dans la fabrication de drones « Orion », de munitions rôdeuses et de systèmes de guerre électronique. Plus tôt, en mai, Kiev avait déjà visé un important site de production de semi-conducteurs dans l’oblast d’Orel, crucial pour l’approvisionnement en composants électroniques militaires. En janvier, une attaque avait mis à l’arrêt le site stratégique de la «Groupe Silicium EL», l’un des principaux producteurs de puces en Russie.

Une industrie en crise malgré les priorités stratégiques

Malgré le statut prioritaire accordé aux drones dans la doctrine militaire russe, les difficultés s’accumulent dans le secteur. Le centre de production de drones de Tomsk, fer de lance du programme national, fait face à de graves tensions financières : salaires impayés depuis six semaines, réductions d’effectifs forcées et effondrement du moral du personnel. Ce site, censé devenir un pilier technologique aux côtés de ceux de Saint-Pétersbourg et de la région de Samara, illustre l’échec de la stratégie industrielle russe dans la guerre.

Des investissements massifs — près de 4,8 milliards de roubles — ont été engloutis dans ces projets, sans protection adéquate contre les frappes, ni capacité à les relancer rapidement. Pendant ce temps, les nouveaux dortoirs construits dans la zone économique spéciale d’Alabouga révélés par CNN suggèrent un recours accru à une main-d’œuvre de remplacement, plutôt qu’à des innovations technologiques.

Le retour à une guerre fondée sur la chair humaine

Avec une économie en ralentissement, des recettes pétrolières en berne et des réserves budgétaires épuisées après trois ans de guerre, la Russie semble de moins en moins capable de maintenir un effort militaire fondé sur la technologie. L’incapacité à augmenter la production de drones et de munitions intelligentes pousse Moscou à revenir à une stratégie basée sur la mobilisation humaine. Ce modèle, coûteux en vies humaines, pourrait devenir central dans les prochains mois. Les signes d’un retour à la guerre d’usure, où les soldats remplacent les machines, deviennent de plus en plus visibles.

Les hausses d’impôts et l’épuisement des ressources fiscales ne suffisent plus à soutenir l’effort industriel. Faute d’alternative technologique viable, le fardeau de la guerre risque de retomber sur les populations les plus vulnérables, alors que les élites échappent largement à la conscription. La promesse de Vladimir Poutine de faire de la Russie un leader mondial des systèmes sans pilote d’ici 2030 semble désormais hors de portée.

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