La Russie abandonne l’Iran : une alliance stratégique qui s’effrite
La Russie abandonne l’Iran : une alliance stratégique qui s’effrite

La Russie abandonne l’Iran : une alliance stratégique qui s’effrite

19.06.2025
3 min de lecture

Alors que la tension au Moyen-Orient atteint son paroxysme, la Russie choisit la distance. Malgré des années de coopération et de déclarations sur un « partenariat stratégique », le Kremlin prend ses distances avec l’Iran au moment où ce dernier en a le plus besoin.

Une proposition malvenue rejetée par Washington

Donald Trump a récemment affirmé avoir eu une conversation avec Vladimir Poutine, au cours de laquelle ce dernier aurait proposé de jouer le rôle de médiateur dans les négociations entre Israël et l’Iran. La réponse de Trump a été cinglante : « Rends-moi d’abord service, règle le problème russe, ensuite tu pourras t’en occuper », avant d’ajouter que la situation devrait se calmer, malgré les pertes humaines.

Mais cette conversation a été formellement démentie par Dmitri Peskov, le porte-parole de Poutine, évoquant une confusion avec un échange datant de trois jours plus tôt, moins embarrassant pour le Kremlin (source).

La Russie reléguée au rang d’observateur passif

Ce désaccord ne fait que souligner une réalité plus profonde : la Russie perd son statut de grande puissance. La tentative de Poutine d’apparaître comme un acteur incontournable a été sèchement repoussée. Pour Washington, le Kremlin n’est plus un interlocuteur crédible dans les affaires globales.

C’est un signe fort de la chute d’influence de Moscou : de prétendant à un monde multipolaire, la Russie se transforme peu à peu en spectateur sans impact réel. Cette marginalisation est une conséquence directe de l’agression contre l’Ukraine et d’un isolement diplomatique croissant.

Trump dessine les contours d’une nouvelle stratégie vis-à-vis de Moscou

Kurt Volker, ancien envoyé spécial des États-Unis pour l’Ukraine, a précisé que la stratégie de Trump envers la Russie pourrait suivre le modèle iranien : d’abord une diplomatie musclée, assortie de promesses en cas de coopération, puis des sanctions sévères si le Kremlin persiste.

Mais à la différence de l’Iran, l’intervention militaire directe n’est pas à l’ordre du jour : l’arme privilégiée reste l’élargissement des sanctions économiques, touchant les banques publiques, les structures industrielles stratégiques comme Rostec et Rosatom, ainsi que la flotte pétrolière « fantôme ».

Le silence du Kremlin, révélateur d’un vide diplomatique

Face à l’escalade au Moyen-Orient, Moscou n’a proposé qu’un discours convenu, appelant à la désescalade sans offrir de véritable soutien. Aucune action, aucun engagement. Même les frappes visant des positions iraniennes n’ont suscité aucune réaction concrète du Kremlin.

Cette inertie révèle une perte d’influence brutale, notamment dans une région où la Russie prétendait jouer un rôle de contrepoids à l’Occident. Pour Téhéran, le message est clair : le soutien de Moscou est purement rhétorique, sans traduction concrète lorsqu’il faut agir.

Un précédent dangereux pour les alliés de la Russie

L’Iran n’est pas le premier à être laissé de côté. L’Arménie en a déjà fait les frais, tout comme la Syrie ou la Biélorussie pourraient l’être demain. Le schéma est toujours le même : des promesses de solidarité, suivies d’un désengagement dès que la situation se complique.

Tandis que la propagande russe martèle l’idée de « peuples frères » et de lutte commune contre l’Occident, la réalité est bien différente : la Russie agit selon ses seuls intérêts, au mépris de ses engagements envers ses partenaires.

Téhéran revoit ses priorités

Face à cette désillusion, l’Iran a amorcé un virage. Le déplacement récent d’une délégation à Oman pour proposer des négociations de paix semble indiquer une volonté d’en finir, voire une forme de reddition diplomatique.

Pour Moscou, cette évolution est un échec stratégique : non seulement elle perd un levier d’influence régional, mais elle démontre surtout que son soutien ne vaut plus rien sur la scène internationale.

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