L’Europe fait face à une nouvelle menace dans le domaine sportif et sécuritaire : la Russie prépare un « redémarrage » du VOB (Union panrusse des supporters), avec à sa tête Stanislav Orlov, alias « Espagnol », commandant d’une unité combattante actuellement engagée sur le front ukrainien. Contrairement à une organisation de supporters classique, il s’agit d’une structure dépendant directement des forces de sécurité russes, intégrant le sport dans une logique militaire.
Une unité ultranationaliste au cœur du dispositif
L’unité « Espagnol » a émergé de groupes ultras marqués par des idéologies d’extrême droite et s’est illustrée sur les champs de bataille de Marioupol, Bakhmout, Avdiivka et Chasiv Yar. Orlov évoque une force d’environ 500 hommes arborant le « drapeau noir de Baklanov » avec crâne et os croisés, un symbole revendiqué comme partie intégrante de leur identité. Cette militarisation des supporters illustre une stratégie plus large visant à créer un réseau d’ultras convertis en forces paramilitaires.
Un risque concret pour l’Europe sportive et sécuritaire
La renaissance du VOB représente un danger pour les villes et stades européens : des individus ayant une expérience de combat pourraient pénétrer l’espace européen sous couvert de supporters. En 2016, la précédente incarnation du VOB avait déjà montré la gravité de cette menace : lors du match Euro 2016 Angleterre-Russie à Marseille, environ 150 hooligans russes avaient attaqué des supporters anglais, entraînant des affrontements et plusieurs blessés. Ces événements avaient conduit l’UEFA à infliger une amende et une sanction disciplinaire à la Fédération russe.
Un outil de recrutement et d’action clandestine
Selon des enquêtes de iStories et Meduza, le VOB est supervisé par Viktor Shendrik, responsable de la sécurité des chemins de fer russes, proche des cercles du Kremlin, suggérant de possibles financements étatiques. Cette structure vise à bâtir une pyramide de recrutement militarisée capable de combler les besoins russes sans mobilisation officielle. À terme, ce système pourrait servir à des opérations actives sur le sol européen, incluant perturbations, provocations, actions clandestines ou terroristes sous couvert de supporterisme.
Conséquences pour la sécurité européenne et le football
Chaque autorisation de déplacement de groupes russes en Europe devient une potentielle porte d’entrée pour des réseaux organisés possédant un savoir-faire militaire. Leur présence risque d’altérer profondément l’écosystème sportif, en exportant une culture de violence et de xénophobie qui menace l’intégrité du football européen. Cela souligne l’importance d’une exclusion prolongée des clubs et sélections russes des compétitions UEFA/FIFA tant que persiste l’agression contre l’Ukraine.