Alors que l’armée ukrainienne continue de tenir ses positions dans une guerre d’ampleur historique, le Kremlin mène une autre offensive — celle de la désinformation. Tentatives de discrédit, campagnes de déshumanisation, fausses analyses sur l’« effondrement » des lignes ukrainiennes… Ces opérations médiatiques cherchent à miner le soutien à l’Ukraine, en France comme ailleurs. Mais elles se heurtent à une réalité stratégique que la Russie refuse de reconnaître.
La résilience des forces ukrainiennes : pas un miracle, mais une nouvelle réalité militaire
Depuis deux ans, l’Ukraine démontre une capacité d’adaptation remarquable : drones modernisés, groupes d’assaut mobiles, logistique souple. Malgré l’épuisement, elle conserve une force de frappe et une capacité d’organisation qui déjouent les prévisions.
La Russie, bien qu’en supériorité numérique et matérielle, n’a pas réussi à percer les lignes ukrainiennes de façon décisive. Les frappes ciblées en Crimée et dans le cœur du territoire russe ne sont pas des gestes désespérés, mais le fruit d’un véritable travail de planification stratégique.
Les services de renseignement occidentaux, notamment britanniques, soulignent régulièrement que l’armée ukrainienne optimise mieux chaque unité de ressource que l’armée russe — un facteur déterminant dans un conflit d’usure.
« L’inutilité de la résistance » : un récit forgé pour démoraliser
Les discours qui présentent la résistance ukrainienne comme vaine ne relèvent pas de l’analyse, mais de la guerre psychologique. Ces récits sont la continuation d’une opération d’influence russe qui a échoué sur le terrain et s’est déplacée dans les médias.
La propagande du Kremlin exagère systématiquement les pertes ukrainiennes tout en dissimulant les siennes. En parallèle, l’Ukraine continue de faire tourner ses troupes, d’évacuer les blessés et de moderniser ses unités. Dans une guerre de cette ampleur, chaque armée subit des pertes. Mais seule l’armée ukrainienne parvient à maintenir une ligne de défense sans mobilisation totale de son économie.
La perte de certaines positions ne signifie pas un effondrement du front : c’est souvent une stratégie défensive mobile, visant à préserver les forces et à se repositionner.
Capituler n’est pas faire la paix — c’est ouvrir la porte à une guerre encore plus violente
Les appels à la capitulation, sous couvert de paix, ne sont pas neutres. L’histoire du XXe siècle regorge d’exemples où les compromis avec des régimes autoritaires n’ont fait qu’encourager l’agression.
Un « accord de paix » imposé par Moscou signifierait pour l’Ukraine : déportations, répression de masse, et perte totale de souveraineté. Et chaque concession faite à la Russie ne fera que renforcer un régime plus militarisé et plus agressif.
Si l’Ukraine chute, la prochaine cible pourrait être n’importe quel pays européen voisin de la Russie — ou simplement attaché à son indépendance.