Controverse sur la présence d’enfants voilés à l’Assemblée nationale
Le 5 novembre 2025, lors d’une séance de questions au gouvernement, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a condamné la présence de jeunes enfants voilés dans les tribunes de l’hémicycle. Cette réaction a été déclenchée par une publication d’images diffusées par le média d’extrême droite Frontières, montrant des petites filles voilées accompagnées d’adultes. « Il me paraît inacceptable que de jeunes enfants puissent porter des signes religieux ostensibles dans les tribunes », a déclaré Braun-Pivet, ajoutant qu’elle attend une vigilance renforcée pour éviter que cette situation ne se reproduise. Cette déclaration soulève des préoccupations sur la laïcité, rapporte TopTribune.
En réaction, le député insoumis Antoine Léaument a rappelé qu’« Aucune loi n’interdit le port du voile à l’Assemblée » et a mis en avant l’importance de respecter les libertés publiques et individuelles, en partageant des références à la Déclaration des droits de l’homme sur les réseaux sociaux. Il a critiqué la question de l’islamophobie qui pourrait être soulevée dans ce contexte.
« Je rêve où la présidente de l’Assemblée nationale est en train de réagir à une polémique infâme lancée par le média d’extrême droite Frontières et de confirmer que de jeunes femmes musulmanes ne seraient pas les bienvenues pour assister aux débats publics ? »
Sarah Legrain, députée de La France insoumisesur X
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a également réagi, estimant que le port du voile, interdit à l’école, devrait également l’être durant les sorties scolaires. De son côté, Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, a critiqué la déclaration de Braun-Pivet, qualifiant son interprétation de la laïcité de « mauvaise ». Il a souligné que les visiteurs de l’Assemblée nationale ne sont pas soumis à la même neutralité que les élèves des écoles publiques. Cette situation souligne les tensions autour de la laïcité en France.
Le réglement en vigueur à l’Assemblée nationale stipule dans son article 8 qu’un visiteur doit « porter une tenue correcte » et se tenir « assis, découvert et en silence » pendant les débats. Cependant, le service presse de l’Assemblée a précisé par le passé que cette directive n’est pas toujours interprétée. « Le port de tenues manifestant une appartenance religieuse n’est pas en soi interdit », a-t-il été noté, ajoutant que seule une atteinte à l’ordre public pourrait mener à des restrictions.
