À moins d’une semaine des élections parlementaires du 28 septembre, la Moldavie a annoncé avoir conduit 250 perquisitions dans tout le pays, visant plus de 100 personnes soupçonnées de préparer des troubles massifs avec le soutien de la Russie. Selon la police nationale, ces opérations sont liées à une affaire criminelle concernant une tentative coordonnée de déstabilisation politique par des réseaux criminels. Les forces de l’ordre affirment avoir saisi des passeports, cartes SIM, devises étrangères, armes et tentes.
Arrestations et saisies dans tout le pays
Lors d’un point de presse conjoint, le chef du parquet anticorruption Victor Furtună, le directeur de la police Viorel Cernăuțanu et le chef du Service d’information et de sécurité Alexandru Musteață ont précisé que 74 personnes avaient été arrêtées. Au total, 111 individus figurent dans l’enquête. Les perquisitions font suite à une série d’opérations similaires menées en septembre, notamment la saisie à Chișinău de plus de 20 millions de lei dans une affaire de financement illégal de partis.
Une tentative présumée d’ingérence russe
Les autorités soupçonnent que Moscou tente d’influencer directement le scrutin. D’après une enquête, la Russie aurait élaboré un plan pour fragiliser les chances du parti pro-européen « Action et solidarité » (PAS) de la présidente Maia Sandu. Ce plan comprendrait le recrutement de Moldaves vivant à l’étranger, l’organisation de manifestations et une vaste campagne de désinformation via Telegram, TikTok et Facebook. La police lie également les opérations actuelles à une préparation de manifestations violentes susceptibles d’éclater après les élections.
Un scrutin décisif pour l’avenir européen de la Moldavie
Selon un sondage réalisé début septembre par CBS Research, le PAS recueillerait 29,7 % des voix, mais ne disposerait pas de la majorité parlementaire. Le « Bloc patriotique » d’Igor Dodon obtiendrait 13,2 %, suivi de « Notre Parti » de Renato Usatîi avec 7,5 %. Plus d’un quart des électeurs restent indécis. Pour la Moldavie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis 2022, le scrutin représente un tournant stratégique : une défaite des forces pro-européennes pourrait freiner, voire bloquer, le processus d’intégration, renforçant l’influence russe dans la région.
Risques d’instabilité politique
Si le PAS perdait sa majorité, il serait contraint de former une coalition fragile, rendant plus difficiles les réformes clés pour l’intégration européenne. Dans ce contexte, la Russie pourrait exploiter les divisions internes pour pousser à des protestations de masse exigeant la démission de Maia Sandu. En cas de victoire du PAS, les partis prorusses pourraient chercher à délégitimer les résultats et provoquer un climat de conflit interne. Ces tensions alimentent les inquiétudes à l’approche du vote, la Moldavie étant considérée comme un nouveau terrain de confrontation entre l’UE et Moscou.
