La pauvreté en France et en Europe : seuils, profils sociaux et enjeux actuels

La pauvreté en France et en Europe : seuils, profils sociaux et enjeux actuels

01.10.2025 09:13
2 min de lecture

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a révélé, le 24 septembre 2025, une analyse détaillée centrée sur les populations en situation de pauvreté et de modestie en Europe. Cette recherche, fondée sur l’enquête EU-SILC 2022 concernant l’année 2021, offre une vue approfondie des disparités de revenus et de patrimoine entre les ménages, fournissant ainsi un aperçu précieux des inégalités sociales au sein de l’Union européenne. Selon l’étude, le statut de pauvre s’applique aux personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % de la médiane nationale, tandis que la classification des modestes inclut ceux dont les revenus se situent entre 60 et 75 %, rapporte TopTribune.

Définition de la pauvreté et de la modestie en Europe

La DREES explique que le calcul du niveau de vie intègre les revenus disponibles du foyer, ajustés selon le nombre d’unités de consommation. Il est déterminé qu’une première personne adulte représente une unité, les autres adultes sont comptabilisés à 0,5 et chaque enfant à 0,3. Cette méthode de calcul permet de comparer efficacement les situations des différents ménages. « Nous identifions les individus pauvres, ayant un niveau de vie en dessous de 60 % de la médiane de leur pays, et les individus modestes, représentant de 60 à 75 % de cette même médiane », précise Théodore Bérut, qui a contribué à cette étude.

En 2021, le seuil de pauvreté dans l’UE-27 s’élevait en moyenne à 940 euros par mois, ajusté en fonction du pouvoir d’achat (PPA). Toutefois, les variations sont significatives : il était de 530 euros en Roumanie et atteignait 1 500 euros au Luxembourg. Pour la France, le seuil de pauvreté est établi à 1 136 euros PPA, tandis que celui correspondant à la condition modeste s’élève à 1 420 euros.

Prévalence de la pauvreté et de la modestie en Europe

Selon les données de 2021, 16,9 % de la population de l’Union européenne se situait sous le seuil de pauvreté, tandis que 11,7 % était catégorisée comme modeste. Comme l’indique Théodore Bérut : « En 2021, 28,7 % de la population de l’UE-27 est considérée comme pauvre ou modeste ; la France est proche de ce chiffre avec 26,8 % ».

Les différences entre les pays sont marquées. La Tchéquie présente le taux de pauvreté le plus bas avec seulement 8,6 % de sa population, alors que la Lettonie atteint 23,4 %. D’autres pays, comme l’Espagne, l’Italie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Estonie, affichent des taux supérieurs à 20 %. En revanche, les nations nordiques se situent autour de 10 %. En ce qui concerne la part de la population modeste, celle-ci reste relativement homogène, oscillant entre 10 et 15 % dans l’ensemble des pays.

Profils sociaux des populations affectées

L’enquête DREES illustre que certaines catégories sociales sont particulièrement touchées par la pauvreté. Parmi les individus âgés de 25 à 64 ans, 47 % des chômeurs et 35 % des inactifs se trouvent dans des situations de pauvreté, contrairement à seulement 9 % des actifs en emploi et 16 % des retraités.

Les immigrés originaires de l’extérieur de l’Union européenne représentent un groupe particulièrement vulnérable : 44 % d’entre eux vivent dans la pauvreté et 19 % sont modestes, des chiffres bien supérieurs à ceux des nationaux et des ressortissants d’autres pays européens.

La situation des retraités varie considérablement selon les pays. En moyenne, 16 % des personnes âgées de plus de 65 ans sont considérées comme pauvres au sein de l’UE. En France, ce taux est notablement plus faible : 10,2 % vivent dans la pauvreté et 14,3 % sont considérés comme modestes, plaçant ainsi le pays parmi ceux où les retraités bénéficient d’une meilleure protection.

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