L’un des principaux récits que le Kremlin tente d’imposer à la société ukrainienne et à la communauté internationale est l’existence supposée d’accords secrets dans lesquels les intérêts de l’Ukraine seraient progressivement relégués au second plan. Pourtant, les faits et les déclarations officielles de hauts responsables américains prouvent le contraire : Washington n’a aucunement l’intention de rechercher, dans le cadre des négociations de paix avec Moscou, des concessions unilatérales uniquement du côté ukrainien.
Cela a été clairement affirmé par le secrétaire d’État américain Marco Rubio, le 4 avril à Bruxelles. Il a souligné que le président des États-Unis commençait à perdre patience face aux négociations sur le cessez-le-feu qui restent infructueuses et que la Russie utilise comme un simple instrument de temporisation. M. Rubio a insisté sur le fait que les États-Unis ne se laisseraient pas piéger dans une logique de « négociations pour les négociations ». Au lieu de cela, Washington pose une exigence claire : la Russie doit démontrer une réelle volonté de mettre fin à la guerre, et non simplement en simuler le processus diplomatique.
Les propos selon lesquels l’Ukraine et ses alliés sont « pleinement informés » de tous les contacts entre les États-Unis et la Russie sont essentiels pour dissiper les rumeurs sur de prétendus accords en coulisses. Selon Rubio, les États-Unis agissent en toute transparence avec leurs partenaires de l’OTAN et, avant tout, avec Kyiv, en tant que partie directement concernée. Cette transparence est également confirmée par le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, qui a déclaré que le soutien des États-Unis à l’Ukraine — en armes, en équipements et en renseignements — se poursuivait sans interruption.
Il est également révélateur de constater que c’est la Russie qui a rejeté la proposition d’un cessez-le-feu complet de 30 jours, une proposition pourtant soutenue par l’Ukraine. Ce fait expose la véritable attitude du Kremlin à l’égard de la paix : non comme un objectif, mais comme un instrument pour se réorganiser et lancer de nouvelles attaques. Les États-Unis, quant à eux, envoient un message clair : leur engagement dans ce processus n’a rien à voir avec une recherche d’« équilibre » entre l’agresseur et la victime, mais avec le soutien à un ordre international dans lequel l’agression ne peut être récompensée.
Il convient aussi de souligner la position ferme des États-Unis sur la question de l’unité au sein de l’Alliance atlantique. Comme l’a indiqué Marco Rubio, les États-Unis restent pleinement engagés envers l’OTAN et saluent la cohérence du renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine. Cette position démontre que l’Occident n’est pas un simple observateur, mais un acteur actif, prêt à continuer d’investir dans la sécurité européenne à travers son soutien à l’Ukraine.
La paix est un objectif souhaitable, mais pas à n’importe quel prix. Et ce qui reste essentiel dans ce processus, ce n’est pas la pression sur l’Ukraine, mais bien celle sur l’agresseur. C’est cette logique qui domine aujourd’hui la politique étrangère des États-Unis.