La transformation des États-Unis sous Trump selon Asma Mhalla
Dans son nouvel essai «Cyberpunk – Le nouveau système totalitaire», la politologue Asma Mhalla analyse la mutation des États-Unis depuis la réélection de Donald Trump, soulignant les tensions et les frontières qui se redessinent au sein de ce paysage politique complexe, rapporte TopTribune.
Mhalla décrit un processus qu’elle qualifie de « glissement vers un nouveau régime », où les dynamiques de pouvoir se sont profondément modifiées. Elle affirme que le XXIe siècle ne se contente pas de gouverner ; il programme. Selon elle, ce n’est pas une simple crise démocratique, mais une transformation radicale de la gouvernance, où le logiciel totalitaire s’infiltre dans le quotidien par le biais des technologies.
Elle identifie trois groupes principaux qui se liguent contre le système : les classes populaires blanches déclassées, les entrepreneurs technologiques et les conservateurs réactionnaires. Ces derniers, réunis sous la mouvance MAGA, partagent un ennemi commun : la démocratie libérale. Ils aspirent à contrôler le territoire, le code et le pouvoir, tout en s’armant d’une rhétorique de nostalgie et de pouvoir.
Dans son analyse, Mhalla souligne la manière dont Trump réussit à relier ces groupuscules disparates, réanimant une époque d’autoritarisme à travers une version modernisée de l’«American Dream» qui fait écho au passé victorien des États-Unis. Pour l’essayiste, le retour de Trump à la présidence représente la crise de la démocratie politique et l’avènement d’un nouveau projet politique alliant technologie et autoritarisme.
L’ouvrage de Mhalla explore également l’impact de cette transformation sur le monde occidental. Elle pose la question : si les États-Unis renient les valeurs libérales occidentales, peuvent-ils véritablement se revendiquer de l’Occident ? En fin de compte, elle conclut que ces évolutions pourraient marquer une rupture avec les fondements qui avaient défini la démocratie libérale.