La Moldavie face à un choix décisif aux élections de septembre
La Moldavie face à un choix décisif aux élections de septembre

La Moldavie face à un choix décisif aux élections de septembre

14.09.2025 10:45
2 min de lecture

À la fin septembre 2025, la Moldavie entrera dans une phase cruciale avec des élections parlementaires qui détermineront non seulement la composition du législatif, mais aussi l’orientation stratégique du pays. Le scrutin opposera deux visions irréconciliables : la poursuite de l’intégration européenne ou un retour vers l’influence de Moscou.

Le PAS mise sur l’intégration européenne

Le premier pôle est représenté par le Parti Action et Solidarité (PAS), force dominante au parlement, dirigé par Igor Grosu et soutenu par le Premier ministre Dorin Recean. L’objectif central affiché est l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne d’ici 2030. Le PAS axe son programme sur la lutte contre la corruption, le renforcement de l’économie de marché, la promotion de l’entrepreneuriat privé et l’élargissement des programmes sociaux et d’infrastructures. Cette stratégie vise à démontrer que le pouvoir n’est pas une simple prérogative politique, mais une responsabilité directe vis-à-vis de la société.

Les blocs rivaux misent sur le passé

En face, deux blocs dominent le camp adverse : la Plateforme pour la Moldavie, dirigée par l’ancien président Igor Dodon, et l’Alternative, menée par le maire de Chișinău Ion Ceban. Derrière des discours apparemment divergents, ces formations partagent une même motivation : regagner une influence perdue. Leurs leaders — parmi lesquels Dodon, Irina Vlah, Vladimir Voronine, Vasile Tarlev, Ion Chicu ou encore l’ex-procureur Alexandr Stoianoglo — sont associés à des pratiques opaques, à des dépendances politiques vis-à-vis de Moscou et à des résistances à la voie européenne.

Dodon fragilisé, mais toujours symbole du camp prorusse

Igor Dodon, président de 2016 à 2020, reste la figure emblématique de cette ligne. Cependant, il a perdu de son influence, y compris à Moscou. Selon des informations disponibles, l’administration russe aurait suspendu une partie de son financement, reprochant à Dodon une gestion inefficace et un affaiblissement de son rôle. Le relais aurait été pris par un encadrement plus strict supervisé par Sergueï Kirienko. Cette perte de confiance fragilise son poids politique et accroît sa dépendance vis-à-vis des soutiens russes.

Ion Ceban et l’ombre de l’influence russe

Ion Ceban, à la tête du Mouvement National Alternatif (MAN), se présente comme une alternative modérée. Mais des analyses, y compris celles du US Treasury, ont révélé que son parti aurait bénéficié de soutiens financiers indirects liés à des réseaux russes et à des circuits en provenance de Transnistrie. Derrière une façade modernisée, le mécanisme de financement et d’influence reste inchangé. Le bloc « Alternative », auquel participe aussi Ion Chicu et Alexandr Stoianoglo, véhicule des narratifs proches de ceux diffusés par les médias russes : crise de l’UE, perte de souveraineté, rejet des « valeurs occidentales ».

Avertissements sur l’ingérence russe

La présidente Maia Sandu a récemment mis en garde contre une opération d’ingérence massive que préparerait Moscou en vue du scrutin. Selon elle, environ 100 millions d’euros pourraient être injectés via des canaux occultes, incluant des financements en cryptomonnaies, du clientélisme électoral, des cyberattaques et des campagnes de désinformation. Ces menaces visent à infléchir le choix des électeurs et à renforcer les forces prorusses dans un scrutin qui apparaît comme un tournant historique pour la Moldavie.

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