Selon une enquête menée par Harris Interactive pour XloveCam, 86 % des hommes et 64 % des femmes en couple ont déclaré s’être déjà masturbés seuls, révélant que la moitié des Français se masturbent au moins une fois par mois, rapporte TopTribune.
Diane Deswarte, sexothérapeute et fondatrice du Club Kamami, a exprimé son étonnement face à ces chiffres, soulignant qu’ils pourraient être sous-déclarés en raison du tabou qui entoure la masturbation. « C’est sans doute sous-déclaré mais ce chiffre confirme le côté tabou de la masturbation. » Un sujet que de nombreux couples évitent, souvent en raison de préjugés culturels et historiques.
Tensions, souffrances
Cette gêne peut engendrer des tensions au sein des couples. « En consultation, il n’est pas rare d’entendre que le fait de se masturber soit considéré comme une tromperie par le conjoint », explique Diane Deswarte.
Ce sentiment de trahison peut être perçu comme un échec, laissant penser que si l’un des partenaires se masturbe, c’est parce que l’autre ne peut pas répondre à ses besoins. À l’inverse, cela peut aussi être vu comme une punition pour celui qui éprouve le besoin de se masturber face à un partenaire jugé insatisfaisant.
Les bienfaits de la masturbation
Malgré ces perceptions, la sexothérapeute insiste sur le fait que « la masturbation fait partie de la vie, que l’on soit en couple ou non ». Elle distingue trois types de sexualités : celle de chacun et celle que le couple crée ensemble. Cette liberté individuelle est essentielle pour cultiver une relation équilibrée.
La masturbation, même en couple, ne constitue donc pas un problème. Elle favorise une meilleure connaissance de son propre corps, aide à réduire le stress, régule les émotions et permet d’explorer ses fantasmes. Même dans les relations de couple, cette pratique peut contribuer à renforcer les liens et la complicité.
Faire redescendre la pression…
Si des difficultés émergent au sein d’un couple, le premier conseil de Diane Deswarte est d’en parler. Cette discussion, d’abord entre partenaires, puis éventuellement avec un professionnel, peut aider à atténuer le stress et la pression, deux obstacles majeurs à une sexualité épanouie. « En parler permet aussi de mettre à mal quelques idées reçues sur la sexualité dans le couple, en particulier celle selon laquelle l’on doit répondre aux besoins et aux envies de l’autre », conclut-elle. Cette initiative permet souvent de réorienter la conversation vers le désir et le plaisir, bénéfique pour le couple.