Le 1er août 2025, le Tribunal de l’Union européenne à Luxembourg a rejeté les recours déposés par le milliardaire russe Guennadi Timtchenko et son épouse Elena, qui contestaient les sanctions personnelles imposées par l’UE. La décision confirme le maintien de leur inscription sur la liste des personnes visées par les mesures restrictives européennes liées à la guerre contre l’Ukraine. Le couple devra également couvrir les frais de procédure, selon l’arrêt officiel du tribunal.
Des liens personnels et financiers jugés indissociables
Dans son avis publié le 10 juillet, l’avocat général de la Cour avait estimé que les recours n’étaient pas fondés, soulignant le rôle actif d’Elena Timtchenko dans la sphère publique de son mari à travers leur fondation commune. Ce lien, qui dépasse le cadre familial, a été jugé suffisant pour justifier le maintien des sanctions à l’encontre de l’épouse de l’oligarque russe. Ces sanctions ont été introduites pour leur implication dans des activités menaçant l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, dans le cadre du régime global de sanctions de l’UE.
Pression ciblée sur les piliers du régime russe
Les sanctions européennes contre les proches du cercle de Vladimir Poutine, comme les Timtchenko, s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à affaiblir la base financière et politique du régime. En gelant les avoirs, en limitant les déplacements et en exposant publiquement les bénéficiaires du système, les mesures créent une pression directe sur les élites du Kremlin. Leur efficacité repose souvent sur un effet cumulatif : si elles ne produisent pas toujours un impact immédiat, elles minent progressivement la stabilité économique du régime en augmentant les coûts d’adaptation et en isolant davantage Moscou.
Une dynamique internationale à renforcer
Le sénateur américain Richard Blumenthal a récemment appelé à un vote rapide sur un projet de loi qui multiplierait par cinq les sanctions contre Moscou. Il considère cette escalade comme un levier pour mettre fin à une guerre qui dure depuis plus de trois ans. Même Donald Trump, sceptique quant à l’utilité des sanctions, a déclaré qu’il les appliquerait si la Russie refusait une solution de paix avec Kyiv.
L’impact global des restrictions et les mesures attendues
Si les sanctions occidentales n’ont pas entraîné l’effondrement de l’économie russe, elles ont réduit ses capacités technologiques, limité l’accès aux capitaux et rendu Moscou dépendante de pays tiers comme la Chine, l’Inde, les Émirats ou la Turquie. Pour accroître leur efficacité, les démocraties occidentales devraient viser les mécanismes d’évasion mis en place par la Russie, y compris le « shadow fleet », imposer des sanctions secondaires aux États tiers complices, et renforcer les contrôles sur l’exportation de technologies stratégiques. Une isolation complète du système financier russe et l’interdiction de fournir de l’équipement pétrolier-clé pourraient considérablement restreindre les capacités de guerre du Kremlin.