Le gouvernement hongrois prépare un projet de loi sur les mesures à prendre en cas d’urgence énergétique, alors que Budapest espère obtenir une exemption exceptionnelle des sanctions américaines pour continuer à importer du pétrole et du gaz naturel russes. Selon Bloomberg, la décision intervient à la suite d’un incendie majeur survenu le 21 octobre à la raffinerie Danube de MOL, la principale installation de raffinage du pays. Le Premier ministre Viktor Orbán a affirmé que, malgré l’incident, l’approvisionnement en carburant restait stable.
Orbán se rendra à Washington pour rencontrer Trump
Viktor Orbán a annoncé qu’il rencontrera le président Donald Trump le 7 novembre à la Maison-Blanche. L’objectif de cette visite sera de convaincre Washington d’accorder à la Hongrie une dérogation spéciale lui permettant de maintenir ses achats d’hydrocarbures russes malgré les sanctions américaines visant les géants énergétiques de Moscou. Le chef du gouvernement n’a pas exclu que l’incendie de la raffinerie puisse avoir été causé par une attaque extérieure, précisant qu’une enquête complète était en cours.
Dépendance persistante vis-à-vis des ressources russes
D’après European Pravda, la Hongrie reste l’un des pays européens les plus dépendants des importations énergétiques russes. En 2024, elle a acheté 74 % de son gaz naturel et 86 % de son pétrole à la Russie, principalement via le gazoduc TurkStream et l’oléoduc Adria. Cette position, souvent alignée sur les intérêts de Moscou, suscite des critiques de la part des États-Unis et de plusieurs partenaires européens.
Pressions internationales et critiques américaines
Selon European Pravda, le Fonds monétaire international estime que la rupture des liens énergétiques avec la Russie pourrait coûter plus de 4 % du PIB à la Hongrie, faute de diversification suffisante. L’ambassadeur américain auprès de l’OTAN, Matthew Whitaker, a reproché à Budapest de « n’avoir pris aucune mesure active » pour réduire cette dépendance. Cette inertie complique les discussions au sein de l’Union européenne sur de nouveaux paquets de sanctions contre la Russie.
Tentatives de diversification et projets nucléaires
Bien que la Hongrie exploite la centrale nucléaire de Paks, qui produit plus de 40 % de son électricité, le projet d’extension « Paks-2 », initialement confié à Rosatom, pourrait désormais impliquer des entreprises françaises et sud-coréennes. Parallèlement, Budapest investit dans le renforcement des interconnexions gazières avec l’Autriche, la Slovaquie et la Croatie, ainsi que dans le développement des énergies renouvelables. Le gouvernement vise 6 GW de capacité solaire installée d’ici 2030, une mesure présentée comme un premier pas vers une plus grande autonomie énergétique.
 
                 
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                    