«Moment historique», «grand jour», «tournant» : un an après le réveil du Nouveau Front populaire (NFP), la gauche unie (excluant LFI, les communistes et Raphaël Glucksmann) a prêté «le serment» mercredi à Bagneux (Haut-de-Seine) d’établir «un projet commun» ainsi qu’un candidat unique pour l’élection de 2027, rapporte TopTribune.
À l’appel de Lucie Castets, ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, le Parti socialiste, les écologistes, Générations, Debout (le parti de François Ruffin) et l’Après, regroupant les anciens Insoumis, se sont réunis pour discuter d’une candidature unifiée en vue de la prochaine présidentielle.
«Une équipe qui va se préparer pendant deux ans»
«Nous avons convenu d’une candidature commune pour 2027», a annoncé Lucie Castets lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une journée riche en échanges. Elle a précisé que les «modalités de désignation du candidat» seront déterminées fin 2025, avec le choix effectif du candidat s’opérant entre mai et octobre 2026.
«Nous avons devant nous une équipe qui s’engage à se préparer durant deux ans» et «sera prête à gouverner», a-t-elle ajouté. Les participants ont également décidé de lancer une «démarche programmatique», qui inclura six conventions thématiques (éducation, industrie, etc.) à travers la France, ouvertes à la population, aux experts et à la société civile, pour élaborer un programme commun «de rupture».
«On rallume la lumière»
«Nous allons d’abord établir une plateforme commune, qui nous rassemblera», a précisé Olivier Faure, leader des socialistes. «Aujourd’hui est un jour important pour la gauche et les écologistes», a-t-il déclaré, se référant à un «serment du jeu de paume» symbolique, celui «de ne pas laisser l’extrême droite monopoliser l’alternative». «Avec ce Front populaire 2027, nous rallumons la lumière au bout du tunnel», a affirmé Marine Tondelier, la dirigeante des écologistes.
Bien qu’ils aient jusqu’à la fin de l’année pour définir le mode de désignation, Tondelier a clairement évoqué «une primaire», soulignant que c’était une «option forte» et qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres options viables. Toutefois, certains dirigeants de partis, comme Olivier Faure, devront obtenir l’approbation de leurs militants sur ce choix.
Un projet ambitieux en gestation
«Nous avons convenu d’un programme commun et d’un candidat commun, c’est une avancée significative», a insisté François Ruffin, député et candidat potentiel à cette primaire, à l’origine du NFP juste après la dissolution de 2024. Cet engagement marque un tournant décisif pour les forces de gauche en France, qui cherchent à redéfinir leur stratégie face aux défis actuels et à proposer une alternative solide et crédible aux électeurs.
La coalition prévue pour 2027 pourrait transformer le paysage politique français, à condition que ces partis parviennent à surmonter leurs divergences et à présenter une vision attrayante et unie. Le chemin vers l’unification reste semé d’embûches, mais cet esprit d’engagement collectif pourrait être la clé pour redynamiser et renforcer la gauche française.