La France, terrain de jeu d'une future NBA à l'européenne ?
La France, terrain de jeu d'une future NBA à l'européenne ?

La France, terrain de jeu d’une future NBA à l’européenne ?

23.01.2025
4 min de lecture

Alors que la NBA s’invite à Paris pour deux matchs des Spurs de Victor Wembanyama, tout ne se joue pas sur le terrain : en coulisses, la puissante ligue américaine de basket s’active pour s’implanter en Europe, et en particulier en France.

C’est le jour J pour tous les fans français de basket américain. La NBA est en France, à Paris, pour deux matchs des Spurs de Victor Wembanyama face aux Pacers d’Indiana. Le premier se déroule jeudi 23 janvier à l’Accor Arena de Bercy, le second samedi 25 janvier. Mais la NBA n’est pas uniquement là pour faire briller ses joueurs : c’est aussi son avenir en Europe, et en France, qui est en jeu.

Il y a le strass, les paillettes et les affaires. En ramenant Victor Wembanyama chez lui, en France, pour deux matchs, la NBA était sûre de son coup. Un succès garanti : les billets se sont arrachés en quelques heures seulement. L’Europe, et la France en particulier, sont une terre promise pour la puissante ligue américaine et un enjeu crucial pour le business. En coulisses, cela s’agite beaucoup. La NBA n’est pas à Paris pour faire du tourisme. Elle veut investir en Europe, bien au-delà de la simple délocalisation d’un match.

Et si enfin la NBA venait poser ses valises en Europe, pour de vrai, en créant un championnat ? Les fans, croisés à Paris cette semaine, y sont plutôt favorables : « Une division en Europe, ça me plairait bien, dit l’un d’entre eux, mais pas si cela implique qu’ils voyagent toutes les semaines à travers l’Atlantique. J’avoue qu’avec la NBA, c’est quelque chose qui m’embête, ce côté pas écolo du tout. Ils passent leur vie dans l’avion. Traverser l’Atlantique deux fois par semaine, ça me semblerait trop abusé », dit l’un. « J’aimerais plus que cela reste une évolution ou une proposition de l’Europe faite à notre manière », explique un autre. « On pourrait avoir une NBA en Asie et à la fin des championnats du monde, avance un troisième fan, le modèle est intéressant, et moi j’y crois de plus en plus. »

Vers « une ligue indépendante de la NBA »

Ces fans ont raison d’y croire. Le projet de la NBA pour l’Europe n’est plus une rumeur, il existe bel et bien et la réflexion est plus avancée qu’il n’y paraît. Même si ce très vieux et très grand serpent de mer évoque la légende du monstre du Loch Ness, cette fois, c’est du concret. Des réunions ont eu lieu, ces derniers mois. La NBA a encore rencontré la Fiba, la fédération internationale de basket, mercredi, à Paris. Le patron de la NBA, Adam Silver, a accordé une entrevue à franceinfo dans un palace parisien, près de la place Vendôme.

Et auprès des quelques journalistes autour de la table, il a voulu clarifier les choses : oui, la NBA y travaille. « Nos discussions portent sur la création d’une compétition, une ligue, qui serait indépendante de la NBA. Sous quel format, cela reste à déterminer. On veut écouter toutes les parties concernées, pour mieux comprendre à quoi cela pourrait ressembler. » Et si les Américains disent vouloir prendre leur temps, en réalité, ils avancent à pas de géant. Le label NBA déplace les montagnes. Et le projet pourrait voir le jour dans les deux années à venir.

« Il pourrait bien sûr, potentiellement, y avoir des rencontres entre les deux ligues, mais ce serait avant tout une ligue européenne. »Adam Silver, patron de la NBA

lors d’une conférence de presse

Et l’Euroligue ?

Sauf qu’un championnat qui rassemble les meilleures équipes d’Europe existe déjà. Et c’est là tout le problème, la place étant déjà occupée par l’Euroligue. Cette « ligue des champions du basket » voit s’affronter les plus grandes équipes du continent : le Real Madrid, les Grecs de l’Olympiakos, l’Étoile rouge de Belgrade ou encore le Maccabi Tel Aviv. Et une première cette année, il y avait trois clubs français parmi eux : Paris, l’Asvel et Monaco. La formule fonctionne d’ailleurs assez bien. L’Euroligue vient d’annoncer qu’elle a de nouveau signé pour dix ans, avec un puissant partenaire financier. Il s’agit aussi d’une forme de réponse aux velléités de la NBA.

Mais en réalité, cela ne fait pas le poids. Les clubs engagés en Euroligue ne s’y retrouvent pas financièrement et ils pourraient quitter le navire un par un, pour répondre aux sirènes de la NBA. Parmi ces clubs, il y a le Paris Basket. Son président, David Kahn, ancien propriétaire d’une franchise NBA, est très content de l’Euroligue, mais jusqu’à un certain point : « Personne ne peut imaginer la NBA rester là, sans rien faire. Aujourd’hui, l’Euroligue est un produit fantastique. Mais je pense que tout le monde à l’Euroligue sera d’accord pour dire que jusqu’ici, ce n’est pas un succès commercial. Les clubs perdent de l’argent. Pour que cela soit une réussite, il faudrait trouver un système qui assure a minima 50% des revenus ! »

Et le président du Paris Basket n’est pas le seul à être favorable à ce projet. Tony Parker, l’ancienne star de l’équipe de France de basket, quadruple champion NBA avec les Spurs et actuel patron de l’Asvel, engagé en Euroligue, est partant. Il l’a dit cette semaine : il veut que la NBA Europe voie le jour et que son club prenne le train en marche. Preuve que non seulement la bataille est lancée, mais également que la France est une pierre angulaire de la future ligue NBA à l’européenne.

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