La France envisage de refuser des sociétés de cryptomonnaies licenciées ailleurs en UE

La France envisage de refuser des sociétés de cryptomonnaies licenciées ailleurs en UE

15.09.2025 11:44
2 min de lecture

Nouveaux efforts de la France pour réguler les cryptomonnaies

La France projette d’interdire à certaines entreprises de cryptomonnaies, ayant reçu une licence d’autres États membres de l’UE, d’exercer sur son territoire, sauf si elles sont sous la supervision de l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma), a déclaré Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette initiative vise à contrer le risque que des sociétés opèrent depuis des pays aux réglementations plus laxistes, rapporte TopTribune.

Le règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA) est entré en vigueur le 30 décembre 2024, permettant aux entreprises de demander une licence auprès de n’importe quel pays de l’UE, disposant ainsi d’un « passeport européen » pour fonctionner dans toutes les juridictions. Ce système suscite des préoccupations quant aux approches divergentes des régulateurs nationaux, ce qui pourrait favoriser certains pays offrant des licences moins strictes.

La France a intensifié ses efforts pour que les grandes sociétés de cryptomonnaies soient sous la surveillance de l’Esma, rejoignant les appels d’autres régulateurs européens, y compris ceux d’Italie et d’Autriche. Le marché des cryptomonnaies, pesant plusieurs milliers de milliards de dollars, pourrait, sans une supervision adéquate, déstabiliser les marchés et compromettre les intérêts des investisseurs.

« On n’exclut pas la possibilité de refuser le passeport. C’est très compliqué juridiquement et ce n’est pas un très bon signal pour le marché intérieur. C’est un peu l’arme atomique mais c’est quand même une possibilité qu’on se réserve », a déclaré la présidente de l’AMF, émettant l’une des critiques les plus virulentes jamais formulées par le régulateur.

Marie-Anne Barbat-Layani a également noté que les plateformes exploitent actuellement cette opportunité pour effectuer un « regulatory shopping » au sein de l’UE, cherchant des juridictions moins exigeantes en matière de licences.

Appel à une supervision centralisée

Dans un document commun, l’AMF française, la Consob italienne et la FMA autrichienne ont sollicité l’introduction d’un mécanisme de transfert de pouvoirs vers l’Esma pour renforcer l’efficacité de la régulation. « Les premiers mois d’application du règlement ont révélé des différences majeures dans la manière dont les marchés des cryptomonnaies sont supervisés par les autorités nationales », ont indiqué ces régulateurs, plaidant pour une supervision européenne directe afin de mieux protéger les investisseurs.

Un exemple de laxité dans la réglementation a été observé à Malte, où son processus d’octroi de licences a été critiqué pour une évaluation insuffisante des risques. Alors que certains pays comme le Luxembourg ont accordé des licences à des sociétés américaines telles que Coinbase, la France, l’Italie et l’Autriche insistent sur la nécessité de révisions des règles MiCA, préconisant notamment un renforcement des réglementations pour les activités des entreprises de cryptomonnaies hors de l’UE, ainsi qu’une meilleure supervision des risques en cybersécurité.

Paris continue de défendre une accréditation sans précédent pour l’Esma, avec Verena Ross, la responsable de l’agence, exprimant son soutien, bien qu’elle fasse face à l’opposition de certains États membres de l’UE.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER