La demande de destitution d’Emmanuel Macron par La France Insoumise suscite des discussions intenses, bien que cette initiative ait très peu de chances de succès. Soutenue par 101 députés, cette procédure sera probablement freinée par le fait que seul le Président, élu démocratiquement le 24 avril 2022, détient le pouvoir de mettre fin à son mandat. Edouard Philippe, ancien Premier ministre et membre du parti Horizons, exhorte également Macron à démissionner, rapporte TopTribune.
Macron a jusqu’ici réfuté toute possibilité de démission, mais dans le contexte politique actuel, chaque option reste envisageable. La France a déjà connu des retours anticipés aux urnes à deux reprises depuis l’établissement de la Ve République en 1958, conséquence de circonstances exceptionnelles.
En 1969, de Gaulle exécute sa menace
La première occasion remonte à 1969, lorsque Charles de Gaulle a décidé de quitter la présidence. Après près de onze ans de pouvoir, il avait conditionné sa démission à l’issue d’un référendum sur la décentralisation, crucial pour lui. Malgré les enjeux techniques, la légitimité de son pouvoir était en jeu. À la suite d’un « non » au référendum, de Gaulle a annoncé sa démission dans un communiqué bref, le 28 avril.
Le double intérim d’Alain Poher
Cinq ans plus tard, une autre élection anticipée a eu lieu après le décès de Georges Pompidou le 2 avril 1974, conformément à la Constitution. Contrairement à de Gaulle, cette fois-ci, il n’y avait pas de démission but un empêchement définitif. Alain Poher, président du Sénat, a pris l’intérim pour gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau président, qui fut Valéry Giscard d’Estaing.
Il convient de noter que la procédure de destitution sous la Ve République ne s’est jamais soldée par un succès. Selon l’article 68 de la Constitution, la destitution d’un président ne peut être prononcée que pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Cela nécessite l’adoption d’une proposition par les deux assemblées, et l’approbation des deux tiers des parlementaires, rendant ainsi l’initiative de LFI peu probable dans son aboutissement.