Vivian Jenna Wilson, fille d’Elon Musk, semble être ignorée par son père, l’homme le plus riche du monde. Ce dernier a déclaré que son fils, qu’il avait connu à travers elle, a été « tué par le virus du wokisme ». À l’occasion de la Fierté Montréal, découvrons le parcours de cette nouvelle voix de la communauté trans, rapporte TopTribune.
Vivian, alors qu’elle est identifiée comme un garçon durant son enfance, passe des vacances avec son père, Elon Musk. Elle apprend à apprécier ces moments passés avec un parent souvent absent. Cependant, un incident attire son attention lorsque son père se met en colère en raison de la tonalité de sa voix, lui reprochant de s’exprimer de manière aiguë. Cette situation, bien que rassurante en termes de temps passé ensemble, souligne le fossé existant entre leur compréhension.
Les années passent, et Musk, accumulant les milliards, devient père de quatorze enfants supposément issus de quatre femmes différentes. L’obsession de cet homme particulier est de créer une descendance nombreuse avant que le monde n’affronte sa fin.
En 2002, avec l’auteure canadienne Justine Wilson, Elon Musk devient le père de jumeaux, Griffin et Xavier Alexander (ce dernier étant le nom masculin de Vivian), par le biais de l’insémination artificielle.
Durant son enfance, Vivian souffre de nombreuses crises de colère sans comprendre la source de son malaise. Elle finit par découvrir qu’elle est confrontée à une dysphorie de genre accompagnée de divers troubles de santé mentale.
En bonne adolescente, elle effectue son coming out sur Instagram, et sa mère, mise au courant, semble simplement dire que cela « fait sens ».
Mon père, ce zéro
À l’âge de 16 ans, en 2020, Vivian demande la prise de bloqueurs de puberté, nécessitant l’accord de ses parents. Une fois son dix-huitième anniversaire célébré en 2022, elle fait une demande pour changer son nom et son identité de genre.
Ainsi, Xavier Alexander devient officiellement Vivian Jenna Wilson.
Entre la liberté d’exprimer sa véritable identité et la pression d’un père qui ne parvient pas à comptabiliser ses milliards, Vivian fait le choix de suivre sa propre voie. Sa détermination est admirable.
Initialement silencieux sur les conséquences de la transition de sa fille, Elon Musk finit par exprimer ses opinions lors d’une entrevue avec le psychologue Jordan B. Peterson le 22 juillet 2024. Dans ses déclarations, il montre une transphobie marquée, évoquant la « mutilation infantile » et qualifiant cette démarche de « démoniaque », en déclarant que son fils avait disparu, « tué par le virus woke ».
Vivian, bien que risquant beaucoup, réagit avec courage trois jours plus tard lors d’une interview sur NBC, affirmant qu’elle n’a jamais eu de relation intime avec son père, le décrivant comme « froid, colérique, insensible et narcissique ».
À partir de ce moment, une guerre médiatique éclate entre eux, faisant de Vivian Jenna Wilson une figure emblématique de la résistance face aux idéologies ultraconservatrices que son père représente, notamment son soutien à Donald Trump durant l’été 2024.
Après l’élection de Trump, Vivian évoque la possibilité de quitter les États-Unis par crainte de mesures discriminatoires envers les personnes trans. Sa préoccupation est légitime : peu après son installation à la Maison Blanche, Trump signe un décret interdisant le financement fédéral pour les soins de réaffirmation de genre pour les jeunes de moins de 19 ans, bien que ce décret soit actuellement suspendu par des décisions judiciaires.
Une femme de sa génération
À 21 ans aujourd’hui, Vivian Wilson cherche à vivre comme une jeune femme moderne. Sur les photos qui circulent d’elle, sa longue chevelure blonde souligne son visage, même si elle sourit peu. En revanche, ses discours sont riches et engageants.
Ciblée par des jeunes cherchant l’inspiration, elle est active sur les réseaux sociaux, tout en évitant de publier sur X, plateforme d’Elon Musk. Elle envisage une carrière en traduction, ayant appris le français, l’espagnol et le japonais.
Tout comme ses pairs, Vivian apprécie des œuvres telles que Hunger Games et RuPaul’s Drag Race, mais la notoriété de son père lui rappelle constamment son héritage, l’obligeant à s’engager sur différentes questions sociales. Elle le fait avec une confiance certaine.
Ses réflexions sont clairement exposées, notamment lors d’une interview avec Teen Vogue où elle commente le geste controversé de son père : « Appelons un chat un chat. Cette merde était sans aucun doute un salut nazi ».
Répondant à une question sur la peur qu’elle pourrait avoir de son père, elle déclare : « C’est un gros bébé pathétique. Pourquoi aurais-je peur de lui ? […] Je me moque de la richesse de quiconque. ».
Le jour de la publication de cette interview, Elon Musk a insinué, sur X, que des attaques à l’égard de Tesla proviennent de personnes transgenres ou non binaires.
Récemment, Vivian semble réduire ses critiques à l’encontre de son père, choisissant de ne pas répondre à une question sur son retrait de la vie politique lors d’une interview pour Vanity Fair.
Une voix pour les trans
L’histoire de Vivian et de son père est marquée par une profonde douleur. Personne ne devrait avoir à vivre un tel conflit. Une adolescente qui commence un processus de réaffirmation de genre doit bénéficier de soutien, d’abord et avant tout de la part de ses parents.
Ces derniers doivent puiser dans leur force intérieure pour épauler leur enfant, malgré la douleur qu’ils ressentent, le choc de la situation, les angoisses. Autour de moi, de nombreux parents ont dû se battre pour accompagner leur enfant dans la reconnaissance de leur orientation sexuelle ou dans un parcours de transition.
Je me mets à leur place et comprends la complexité de leurs émotions. C’est une épreuve redoutable qui se rajoute au défi d’être parent, et beaucoup réalisent que ce n’était pas prévu dans le mode d’emploi reçu avec leur enfant. Ils tentent alors d’avancer avec les outils dont ils disposent.
Les parents ressentent souvent une peur que cette identité ne soit qu’une phase, qu’ils soient témoins des souffrances et ostracismes subis par leur enfant, et surtout, la peur que l’adulte que leur enfant deviendra soit malheureux.
À cela, je réponds invariablement que cet enfant ne sera jamais heureux sans le soutien