La fille de l’ex-président sud-africain accusée d’avoir recruté des hommes pour l’armée russe
La fille de l’ex-président sud-africain accusée d’avoir recruté des hommes pour l’armée russe

La fille de l’ex-président sud-africain accusée d’avoir recruté des hommes pour l’armée russe

29.11.2025 16:30
2 min de lecture

Démission à la suite d’un scandale de recrutement vers la Russie

Le 28 novembre 2025, Duduzi le Zuma, fille de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, a quitté son siège au Parlement national après la révélation d’un réseau présumé de recrutement de jeunes hommes envoyés combattre dans les rangs russes en Ukraine. Selon les informations publiées dans une enquête de Bloomberg, environ vingt hommes originaires d’Afrique du Sud et du Botswana auraient été approchés par la députée, avant d’être envoyés en Russie sous le prétexte d’une formation de gardes pour le parti politique uMkhonto weSizwe. Une fois sur place, ils auraient signé des contrats militaires rédigés en russe et auraient été déployés sur le front ukrainien, rompant tout contact avec leurs familles dès le mois d’août.

Un schéma transnational mêlant manipulation et exploitation

L’affaire révèle une méthode de recrutement fondée sur la tromperie : les volontaires pensaient intégrer un dispositif de sécurité civile, mais ont été dirigés vers une zone de guerre. Selon les autorités sud-africaines, cette pratique illustre la volonté de Moscou d’élargir ses capacités militaires en attirant des ressortissants étrangers issus de différents continents, transformant la guerre en Ukraine en un conflit aux ramifications mondiales. Une telle stratégie accroît les risques pour la stabilité africaine, car elle implique des États tiers dans un affrontement qui ne les concerne pas directement et expose leurs ressortissants à des violations majeures de leurs droits.

Réactions politiques et tensions familiales

Le parti uMkhonto weSizwe affirme que Duduzi le Zuma coopère avec la police et nie tout lien avec la guerre en Ukraine. Cette ligne de défense est pourtant fragilisée par une plainte pénale déposée par sa demi-sœur, Nkosazana Zuma-Ncube, qui accuse trois personnes, dont Duduzi le Zuma, d’avoir attiré les hommes en Russie sous de faux prétextes et de les avoir livrés à une structure paramilitaire engagée sur le front ukrainien. Ce conflit interne au sein d’une même famille politique met en lumière les divisions qui existent en Afrique du Sud autour des relations avec Moscou et des tentatives russes d’étendre leur influence sur le continent.

Pression croissante sur le gouvernement sud-africain

Le président Cyril Ramaphosa a ordonné une enquête nationale sur la présence de ressortissants sud-africains dans l’armée russe après que dix-sept citoyens bloqués dans le Donbass ont sollicité l’aide du gouvernement. Deux ressortissants botswanais seraient également concernés. Cette situation oblige Pretoria à affronter publiquement la question du recrutement illégal de ses citoyens pour un conflit extérieur, un enjeu qui touche à la fois la sécurité nationale, la réputation internationale et les relations diplomatiques avec l’Ukraine.

Entre propagande russe et vulnérabilité africaine

Duduzi le Zuma est déjà connue pour ses prises de position favorables au président Vladimir Poutine sur les réseaux sociaux. Cette proximité nourrit les inquiétudes quant à l’usage conjoint, par la Russie, de campagnes d’influence numérique et de réseaux de recrutement clandestins. La propagation de récits anti-occidentaux et pseudo-anticolonialistes crée un terrain favorable à ces manipulations, légitimant l’agression russe aux yeux de certains groupes africains. Pour l’Ukraine et ses partenaires, déconstruire ces narratifs devient essentiel afin d’empêcher leur instrumentalisation et de réduire la portée des opérations de recrutement étrangères sur le continent.

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