La confrontation entre Socialistes et Insoumis sur le budget de la Sécurité sociale s’intensifie
Le 10 novembre, lors de la discussion en cours à l’Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, les tensions entre socialistes et insoumis s’accentuent, chacun accusant l’autre de trahir les idéaux de la gauche, rapporte TopTribune.
Les Insoumis sont particulièrement en colère après l’approbation par le groupe PS de la partie « recettes » du projet de loi de financement. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a dénoncé cette décision, affirmant que le PS « vend des illusions » aux Français. En réponse, Olivier Faure, le secrétaire du PS, a mis en avant les concessions obtenues de la part du gouvernement, telles que l’abandon du gel des pensions et une amélioration des minima sociaux. Faure a également accusé LFI de « pratiquer la politique du pire ». Ce nouveau conflit illustre le duel persistant entre ceux qui préconisent une approche pragmatique et ceux qui aspirent à un changement radical.
L’inflexibilité des Insoumis les isole davantage au sein de la gauche. Bien qu’ils ciblent le PS, la récente abstention des groupes communistes et écologistes a permis l’adoption de la partie « recettes » du budget, condition préalable à l’examen de la partie « dépenses », qui inclut la suspension de la réforme des retraites. Ce point crucial sera débattu mercredi, mettant les Insoumis dans une position délicate. Risqueront-ils de voter contre la suspension et de laisser le reste de la gauche récupérer cette victoire tant attendue par « 3,5 millions de salariés », comme l’a souligné Olivier Faure ?
Pour LFI, cette position extrême est d’autant plus risquée, d’autant plus que le Rassemblement National pourrait soutenir la suspension de cette réforme, le deuxième mandat d’Emmanuel Macron, afin de satisfaire ses électeurs. Au centre de cette lutte entre les deux courants de gauche se trouve l’enjeu électoral. L’atmosphère à l’Assemblée est tendue, et des échanges houleux se multiplient. L’affrontement entre socialistes et Insoumis révèle une volonté des deux camps de démontrer qui défend le mieux les intérêts des électeurs de gauche.
Les électeurs eux-mêmes expriment deux sentiments majeurs et apparemment contradictoires : d’une part, un rejet massif de la présidence d’Emmanuel Macron, dont la popularité atteint des niveaux historiquement bas, et d’autre part, une aspiration à la stabilité, les incitant à privilégier le dialogue et les compromis pour surmonter les crises. Ce mélange de rejet d’Emmanuel Macron et de désir de stabilité constitue le fondement du débat entre les deux factions, chacune tentant d’attirer une majorité d’électeurs.