La défiance envers le gouvernement et les institutions atteint des niveaux records
La crise politique actuelle engendre une perte de confiance sans précédent des Français envers leurs institutions. Selon une étude annuelle d’Ipsos BVA, publiée le 10 octobre, la confiance envers la présidence de la République atteint un faible historique de 22%, marquant une chute de 22 points depuis 2017, rapporte TopTribune.
Intitulée « Fractures françaises », cette étude réalisée par Ipsos, en collaboration avec plusieurs organisations, met en lumière un rejet croissant du personnel politique et des partis, avec seulement 10% de confiance envers ces derniers, soit une baisse de 4 points par rapport à 2024. Ce rejet est exacerbé dans le contexte de l’instabilité politique, récemment illustrée par la démission de Sébastien Lecornu en date du 6 octobre. Avant cette démission, 77% des personnes interrogées déclaraient ne pas avoir confiance en l’Assemblée nationale ; le chiffre monte à 83% après l’acte de démission.
Face à cette instabilité, 43% des Français exigent une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, une hausse de 12 points par rapport à l’automne 2024. De plus, 58% d’entre eux réclament la démission d’Emmanuel Macron, en augmentation de 6 points. La défiance semble également se généraliser envers les hommes et femmes politiques, avec 87% des répondants considérant qu’ils agissent principalement pour leurs propres intérêts et 66% les voyant comme corrompus.
À l’approche des élections municipales dans cinq mois, les maires apparaissent comme les derniers élus ayant encore la confiance du public, avec près de 68% des Français leur accordant leur confiance, un score nettement supérieur aux autres institutions nationales. En revanche, le Rassemblement national continue d’améliorer son image, 47% des Français estimant désormais que le parti est « capable de gouverner le pays », une hausse de 3 points depuis 2024. Malgré cela, il demeure perçu comme « dangereux pour la démocratie » par 49% des interrogés et « xénophobe » par 47%, des chiffres qui représentent le minimum historique depuis le début des sondages en 2014.
Cette enquête a été menée en ligne entre le 1er et le 9 octobre 2025, auprès de 3 000 personnes d’un échantillon représentatif de la population de 18 ans et plus, selon une méthode de quotas. La marge d’erreur se situe entre 0,4 et 1,8 point.