Parmi les diverses annonces faites par François Bayrou ce mardi pour trouver 40 milliards d’euros en vue de réduire le déficit du budget 2026, l’idée d’éliminer deux jours fériés, « comme le lundi de Pâques et le 8 mai », proposée par le Premier ministre, a suscité une attention particulière et provoqué de nombreuses réactions, rapporte TopTribune.
Le 8 mai marque la célébration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie en 1945, qui a abouti à la signature de l’armistice et au retour de la paix en Europe. Cette date a été dédiée à la mémoire dès 1946, mais les Français ont dû attendre 1953 pour qu’elle soit reconnue comme un jour férié chômé et payé, à l’instar du 1er mai.
La mémoire avant l’économie
Cependant, cette reconnaissance n’a pas été pérenne. De retour au pouvoir en 1958, Charles de Gaulle a aboli ce jour férié dès l’année suivante, « dans une volonté d’unité européenne », comme le rappelle le site du gouvernement. Cette démarche a été poursuivie par son successeur, Valéry Giscard d’Estaing, qui a également supprimé la commémoration officielle du 8 mai, provoquant des manifestations parmi les anciens combattants.
« On ne va pas ressasser indéfiniment une guerre que nous avons faite. […] On va se souvenir, mais dans une perspective de réconciliation européenne », affirmait-il en 1995 dans l’émission politique « L’Heure de Vérité », disponible dans une archive de l’INA.
Il a fallu attendre 1981 et l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand pour que le 8 mai redevienne un jour férié et soit commémoré comme aujourd’hui, mais pour combien de temps encore ?