La confiscation des actifs russes gelés devient un test de volonté pour l’Occident
La confiscation des actifs russes gelés devient un test de volonté pour l’Occident

La confiscation des actifs russes gelés devient un test de volonté pour l’Occident

08.07.2025 19:10
2 min de lecture

Le 7 juillet 2025, le président du Comité des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis, French Hill, a publié dans le Financial Times une tribune virulente dans laquelle il critique l’inaction persistante de l’Union européenne face à la question de la confiscation des actifs russes gelés, estimés à environ 258 milliards d’euros, pour financer la reconstruction de l’Ukraine.

Un potentiel financier bloqué par l’hésitation politique

Réagissant à la réunion du Conseil européen du 26 juin 2025 à Bruxelles, Hill déplore que les dirigeants européens aient évité de franchir le pas décisif d’allouer ces fonds russes bloqués comme premier versement de réparation pour les dommages causés par l’agression de la Russie. Il a également exhorté Donald Trump à transférer 5 milliards de dollarsde réserves russes gelées aux États-Unis directement à l’Ukraine.

Malgré l’absence de garanties quant à d’éventuelles réparations de la part du régime poutinien ou de futurs dirigeants russes, Hill souligne que les ressources financières pour initier la reconstruction existent déjà. Il pointe une absence de volonté politique, notamment en Belgique, où sont concentrés des montants importants d’actifs gelés.

Trois mesures immédiates proposées par Washington

Dans sa tribune, Hill propose un plan en trois étapes :

  1. Isoler les actifs russes dans des comptes de dépôt fiduciaire au profit de l’Ukraine ;
  2. Créer un fonds fiduciaire international sous la direction du Conseil européen pour gérer ces actifs ;
  3. Commencer le transfert massif de ces fonds vers l’Ukraine via les instruments européens existants ou le groupe de la Banque mondiale.

Un levier stratégique pour la sécurité de l’Ukraine

Hill affirme qu’un transfert immédiat des fonds permettrait de renforcer significativement la capacité de défense ukrainienne et de donner à Kyiv une position plus solide dans de futures négociations avec Moscou — lorsque celles-ci auront lieu sur des bases réelles, et non seulement déclaratives. Aujourd’hui, l’Ukraine a reçu environ 28 milliards d’euros en intérêts générés par ces avoirs, une somme jugée nettement insuffisante au regard des dommages estimés à plus de 500 milliards de dollars — une estimation conservatrice, selon des experts internationaux.

Un précédent à ne pas laisser s’installer

Le refus européen d’agir enverrait, selon Hill, un signal dangereux : que les États agresseurs peuvent échapper à leurs responsabilités. À l’inverse, la confiscation en faveur de l’Ukraine serait une sanction exemplaire, démontrant que les agressions militaires ont un coût tangible. Il insiste : cette mesure représenterait un test de souveraineté et de crédibilité politique pour l’Occident tout entier.

Un cadre légal de plus en plus consolidé

Le soutien à une telle confiscation prend de l’ampleur : plusieurs pays du G7 ainsi que le Parlement européen la considèrent désormais comme un mécanisme légitime de réparation, en réponse à la violation par la Russie de la Charte des Nations Unies et des règles fondamentales de l’ordre international. Les dirigeants politiques de la France et de l’Allemagne ont déjà exprimé leur ouverture à cette option — du moins verbalement. Mais Hill appelle à une action concrète, sans plus attendre.

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