La Commission électorale enregistre Moldova Mare pour les législatives
La Commission électorale enregistre Moldova Mare pour les législatives

La Commission électorale enregistre Moldova Mare pour les législatives

06.09.2025 20:00
2 min de lecture

Le 5 septembre 2025, la Commission électorale centrale (CEC) de la République de Moldavie a validé la participation du parti Moldova Mare, dirigé par Victoria Furtună, aux prochaines élections parlementaires. La CEC a enregistré la liste de 69 candidats, approuvé l’emblème électoral et nommé un trésorier pour la campagne, conformément à une décision de la Cour d’appel confirmée le 4 septembre par la Cour suprême. L’institution a toutefois précisé qu’elle se réservait le droit d’annuler l’enregistrement si des violations de la loi électorale étaient constatées.

Contexte juridique et conditions contestées

Dans un premier temps, la CEC avait refusé l’inscription du parti en raison de la présence, dans la liste initiale, de candidats condamnés pour violences domestiques et autres infractions intentionnelles. Après leur retrait, l’équilibre de genre requis par la loi n’était plus respecté, avec seulement 30 % de femmes au lieu des 40 % exigés. Les représentants de Moldova Mare ont contesté ce refus en justice, accusant la CEC d’avoir fourni des informations incomplètes et d’avoir outrepassé ses compétences.

Soupçons de bloc électoral masqué

La CEC a également mis en garde contre un possible détournement du cadre légal, soupçonnant Moldova Mare de fonctionner comme un « bloc électoral déguisé », certains candidats ayant appartenu auparavant à des partis prorusses interdits, liés à l’oligarque en exil Ilan Șor. Victoria Furtună a rejeté ces accusations, affirmant que les personnes concernées avaient officiellement adhéré à son parti.

Profil et positions de Moldova Mare

Fondée en 2007 sous le nom « Pour le peuple et le pays », la formation a été rebaptisée Moldova Mare en 2020. Ancienne procureure et candidate à la présidentielle, Victoria Furtună en a pris la tête en mars 2025. Elle défend une idéologie révisionniste, prônant l’élargissement territorial de la Moldavie et rejetant l’intégration européenne, plaidant pour un retour dans la sphère d’influence russe. En mai 2025, elle avait revendiqué le territoire historique du Boudjak, actuellement intégré à la région d’Odessa en Ukraine.

Sanctions internationales et enjeux géopolitiques

Le 15 juillet 2025, l’Union européenne a sanctionné Victoria Furtună pour ses liens avec Ilan Șor et la coopération de son parti avec des projets prorusses. Le 28 août, le Canada a également élargi ses sanctions contre des citoyens moldaves accusés d’ingérence électorale en faveur de Moscou, incluant la dirigeante de Moldova Mare. Dans ce contexte, la participation de la formation aux législatives représente un enjeu stratégique : la Moldavie se trouve face à un choix entre un avenir européen démocratique et un retour à une dépendance vis-à-vis de la Russie.

Risques pour le processus démocratique

La rhétorique prorusse et l’idéologie ultranationaliste de Moldova Mare suscitent des inquiétudes quant à la stabilité du processus électoral et à l’avenir du projet européen moldave. Le soutien apporté à Victoria Furtună par des représentants de l’Église orthodoxe russe lors de la campagne présidentielle de 2024 illustre l’influence persistante d’acteurs extérieurs sur la scène politique moldave.

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