La chute du yen pourrait favoriser le BTC et les actifs à risque, mais est-ce vrai ?

La chute du yen pourrait favoriser le BTC et les actifs à risque, mais est-ce vrai ?

21.11.2025 08:28
2 min de lecture

Le yen japonais (JPY) a enregistré une chute notable, atteignant 157,20 JPY pour un dollar américain, ce qui a suscité des attentes parmi les traders de devises concernant une intervention de la Banque du Japon (BOJ) pour contrer cette tendance, rapporte TopTribune.

Cette baisse significative s’accompagne d’un climat de risque accru sur les marchés, où une faiblesse du yen est souvent corrélée à une dynamique de sentiment positif. Historiquement, les investisseurs empruntent des yens à faibles taux d’intérêt et les transforment en d’autres devises pour investir dans des actifs à rendement plus élevé, ce qui exerce une pression à la baisse sur la monnaie japonaise.

Un yen en déclin favorise ce mouvement, car cela réduit le nombre de dollars nécessaires pour rembourser les prêts en yens, augmentant ainsi la rentabilité des opérations de carry trade. À l’inverse, un yen renforcé affaiblit l’attrait de ces trades, notamment observé lors de l’effondrement d’août 2024, où le bitcoin a chuté de 65 000 à 50 000 dollars en une semaine suite à une hausse des taux d’intérêt par la BOJ.

La situation actuelle du yen, couplée à un taux d’intérêt officiel de 0,5% par rapport à 4,75% aux États-Unis, crée un incitatif puissant pour les opérations de carry trade. Des rapports indiquent que des investisseurs japonais se tournent vers des devises à haut rendement comme la lire turque.

Cependant, le Japon, confronté à des problèmes d’endettement, ne parvient plus à offrir l’environnement macroéconomique stable qui soutenait autrefois le rôle du yen en tant que devise de carry et refuge. Cela complique la possibilité d’une augmentation généralisée des trades financés en yens.

Pression fiscale entraîne la volatilité du yen

Les experts estiment que la baisse incessante du yen reflète des tensions fiscales sous-jacentes sur le marché des devises. Avec un ratio dette/PIB d’environ 240%, le Japon est l’un des pays les plus endettés du monde. Les inquiétudes à ce sujet se sont intensifiées avec la hausse de l’inflation post-COVID et la promesse d’une politique fiscale expansionniste par le nouveau Premier ministre, impliquant davantage d’emprunts et d’émissions de dettes.

Le gouvernement a récemment approuvé un plan de relance fiscal de 135 milliards de dollars, ce qui indique que les rendements des obligations japonaises sont susceptibles de continuer à augmenter. La montée des préoccupations fiscales a déjà conduit le rendement des obligations d’État à 10 ans à 1,84%, son niveau le plus élevé depuis 2008.

Les rendements à 20 et 30 ans se rapprochent également de sommets historiques, parallèlement à un yen qui s’affaiblit, signalant une rupture dans la corrélation positive entre les rendements et le taux de change, fruit d’une domination des problèmes fiscaux sur le sentiment du marché.

En résumé, le Japon se trouve dans une impasse : il risque une crise fiscale majeure s’il permet aux rendements de continuer à grimper, tout en affrontant un effondrement du yen et une inflation importée croissante s’il maintient des taux bas.

Comme l’a souligné l’économiste Robin Brooks de l’Institut Brookings : « Si le Japon stabilise le yen en permettant aux rendements de monter, il y a une crise fiscale. S’il maintient des taux bas, le yen entre à nouveau dans une spirale de dévaluation. Trop de dettes est mortel… »

Cela implique une volatilité élevée pour le yen, réduisant son attrait historique en tant que devise de financement et refuge, dans un environnement macroéconomique moins favorable qu’auparavant.

Franc suisse, un meilleur baromètre de risque

Dans ce contexte, le franc suisse (CHF) émerge comme une nouvelle alternative pour les opérations de carry, comme l’a indiqué Marc Chandler, stratège en chef des marchés chez Bannockburn Global Forex, en début d’année.

Le CHF semble plus attrayant en tant que devise de carry avec un taux d’intérêt de référence de 0%. De plus, le rendement des obligations d’État

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