Le gouvernement français fait face à de vives critiques de la CGT à l’approche du mouvement intitulé « bloquons tout le 10 septembre ». Le syndicat accuse l’exécutif de tenter de décrédibiliser cette mobilisation en suscitant la peur à travers des avertissements sur des risques de violences, rapporte TopTribune.
« La dernière cartouche qui reste au gouvernement, c’est de rendre impopulaires les mobilisations, c’est de faire peur », a déclaré Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, sur France 3. Elle a aussi critiqué Bruno Retailleau, affirmant qu’il tente de présenter les mobilisés comme violents.
Retailleau anticipe « des actions spectaculaires »
La CGT a exprimé son soutien aux mobilisations du 10 septembre, qualifiant ces actions de « première étape » pour s’opposer aux projets budgétaires du gouvernement de François Bayrou.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré vendredi que « la mouvance d’extrême gauche, d’ultra-gauche, aidée par la CGT » serait « à l’œuvre » mercredi, avec de possibles « actions spectaculaires ».
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a également commenté la situation dimanche, notant que le gouvernement cherche à exercer une pression sur le mouvement, arguant que les violences potentielles pourraient détourner l’attention de la cause soutenue par les mobilisations. Il a souligné que « toute violence qui serait aujourd’hui exercée le 10 ne servirait pas la cause que nous défendons ensemble », mais permettrait au gouvernement de revenir à une logique sécuritaire.
Une mobilisation difficile à anticiper
François Bayrou, dont la démission est attendue après le vote de confiance à l’Assemblée nationale, a déclaré sur Brut que « tous les moyens mobilisables sont mobilisés pour éviter le blocage du pays et les violences ».
Les autorités anticipent des actions variées mercredi, allant de blocages de gares, de raffineries, à des opérations de sabotage de radars automatiques et des manifestations traditionnelles. Plusieurs syndicats ont lancé des appels à la grève, notamment dans les secteurs des transports et des hôpitaux. De plus, des incitations à éviter d’utiliser des cartes bancaires ou à ne pas faire ses courses circulent sur les réseaux sociaux. Les services de renseignement font état de la difficulté à anticiper l’ampleur de ce mouvement « horizontal » et sans leader.