La canicule pourrait diminuer le PIB de la France de 0,3 point en 2025.

La canicule pourrait diminuer le PIB de la France de 0,3 point en 2025.

18.08.2025 09:43
3 min de lecture

Lundi 18 août 2025, la France continue d’être touchée par une canicule persistante. Cette situation météorologique a des répercussions significatives sur l’économie, car elle impacte directement l’activité et la croissance d’une manière bien étudiée. En effet, la montée des températures entraîne une baisse de productivité et réduit les heures de travail. De plus, elle intensifie la chaleur dans les zones urbaines, augmentant ainsi la demande en électricité, tout en mettant à l’épreuve certaines infrastructures essentielles. Cela affecte inévitablement la croissance du pays et celle de l’Europe dans son ensemble, rapporte TopTribune.

Canicule et PIB en France : un coût de plusieurs milliards

Selon les prévisions de Allianz, les effets de la canicule pourraient se traduire par une diminution de -0,3 point de PIB pour la France en 2025. Cette estimation prend en compte une période de 12 jours où les températures ont dépassé 32 °C entre le 1ᵉʳ mai et le 14 juillet, marquant un impact modéré mais réel sur la croissance et l’activité. Ce chiffre place la France parmi les pays les plus touchés au sein des économies tempérées, où l’impact est conditionné par la durée des vagues de chaleur, la structure sectorielle et la capacité d’adaptation respective. Pour illustration, ce chiffre se compare à -0,1 point pour l’Allemagne et jusqu’à -1,4 point pour l’Espagne.

« Un jour de canicule qui dépasse les 32 °C équivaut à une demi-journée de grève », souligne Allianz. Cette comparaison illustre bien les conséquences macroéconomiques de la canicule, puisqu’elle établit un lien direct entre la chaleur, un choc de productivité et de croissance que les entreprises ressentent instantanément, même si elles peuvent compenser partiellement ce manque plus tard. Dans ce contexte, la canicule contribue à une baisse de la croissance à travers une accumulation de retards, de reports et de coûts supplémentaires, notamment pour le rafraîchissement des locaux, la réorganisation des horaires et la protection des employés.

Sur le plan énergétique, les conséquences de la canicule sont palpables pour la production et les réseaux électriques. Le mercredi 13 août, EDF a signalé une réduction de la puissance du réacteur Bugey 3 d’environ 500 MW durant l’après-midi et la soirée, en raison de la température des rivières qui limite le refroidissement. Par ailleurs, d’autres sites, notamment ceux le long du Rhône et de la Garonne, sont également sous alerte. Étant donné que le nucléaire représente environ 70 % de l’électricité consommée en France sur une année, cette situation démontre comment la canicule peut à la fois accroître la demande et restreindre l’offre, ce qui induit une pression sur les marchés et les coûts pour les utilisateurs professionnels, selon Reuters.

Concernant les températures, la dynamique actuelle est frappante. Au dixième jour de l’épisode caniculaire, 25 départements étaient toujours placés en vigilance orange, et 266 stations météo ont relevé des températures atteignant au moins 40 °C entre le 9 et le 12 août, un chiffre qui dépasse largement ceux observés au cours de la seconde moitié du XXᵉ siècle. Cette ampleur des chaleurs extrêmes, accompagnée de nuits très douces et de records en Languedoc-Roussillon, entraîne une augmentation des coûts de climatisation, perturbe les circulations et impacte les flux touristiques, segment par segment, affectant ainsi la productivité et l’activité.

Les données relatives à la santé publique montrent un pays largement exposé lors de cette canicule. Santé publique France a signalé que l’épisode a débuté le 8 août et, durant la période du 8 au 11 août, 45,3 % de la population a expérimenté au moins une journée de vigilance orange. Le 11 août, 12 départements étaient classés en rouge ; par ailleurs, on a constaté plus de 100 admissions aux urgences par jour et environ une trentaine de consultations SOS Médecins quotidiennement pour le critère « iCanicule ». Ces éléments entraînent, dans le milieu professionnel, des réorganisations des horaires, des pauses supplémentaires et un accroissement du risque thermique, ce qui nuit à la productivité en plein cœur de l’activité estivale.

Météo-France rappelle d’ailleurs la dynamique de fond : « La 51ᵉ vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947, débutée vendredi 8 août, persiste toujours sur le territoire », avec des températures atteignant 40,6 °C à Canet-en-Roussillon, 39,5 °C à Perpignan et 39,0 °C à Narbonne, ainsi que des minimales nocturnes exceptionnellement élevées dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales.

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