-
Le Maroc, « terre d’accueil » du football africain et mondial
À l’aube de la CAN 2025, le Maroc se positionne en tant qu’organisateur d’événements sportifs internationaux, fort de précédents réussis tels que le Championnat d’Afrique des nations en 2018 et la CAN féminine en 2024. Le royaume prévoit d’accueillir également la Coupe du monde U17 féminine entre le 17 octobre et le 8 novembre, et exprime son intérêt pour devenir pays hôte du Mondial des clubs en 2029, un avant-goût de l’importante compétition qu’est le Mondial 2030, rapporte TopTribune.
La CAN 2025 représente une opportunité pour le Maroc de prouver sa capacité à organiser des événements d’envergure. Selon Jean-Baptiste Guégan, géopolitologue du sport, « C’est un premier test, une répétition en vue du Mondial 2030 ». Il insiste sur l’importance de mettre à l’épreuve tous les aspects logistiques, allant de l’hébergement aux infrastructures, en passant par la sécurité.
Les autorités marocaines considèrent cette compétition comme une répétition générale. Selon Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), « le royaume est désormais une terre d’accueil de grandes compétitions ». Il a souligné que la qualité des infrastructures sera comparable à celle des plus grands événements sportifs mondiaux.
Le Maroc devra faire face à des défis logistiques et organisationnels, notamment en raison de l’afflux attendu de plus de 500 000 visiteurs durant la compétition. Les questions liées à la gestion des flux de supporters seront cruciales, d’autant plus que le climat diplomatique avec l’Algérie pourrait compliquer l’accueil de l’équipe algérienne.
Jean-Baptiste Guégan souligne également les enjeux politiques qui pourraient émerger, notamment autour du conflit israélo-palestinien. « Il reste à voir comment les officiels vont gérer les différentes revendications venant des tribunes », affirme-t-il.
Les manifestations organisées par le collectif Gen Z 212, axées sur des revendications socio-économiques, témoignent des défis quotidiens auxquels le pays fait face, tout en mettant en lumière les attentes croissantes des jeunes Marocains. Ces évènements ont culminé avec plus de 2 400 arrestations après un discours royal appelant à des réformes rapides dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
En matière d’infrastructure, le pays a investi massivement pour répondre aux exigences de la FIFA, et l’état des transports sera déterminant pour le succès de la compétition. Jean-Baptiste Guégan rapporte que « les investissements consentis par le Maroc devraient permettre de livrer des infrastructures de transport de qualité ».
-
Remporter une deuxième CAN et rester ambitieux au mondial
Sur le terrain, le Maroc est déterminé à s’imposer après une performance historique lors de la Coupe du monde 2022. Les Lions de l’Atlas visent leur premier titre continental depuis 1976. Fouzi Lekjaa se montre confiant, déclarant qu’avec un rang de 12e mondial et une équipe de talents de haut niveau, le Maroc possède toutes les cartes en main pour réussir.
Afin d’atteindre cet objectif, l’équipe devra surmonter des défis physiques, notamment avec des joueurs clés tels qu’Achraf Hakimi, déjà enchaînant les matchs dans leur club. Fouzi Lekjaa a précisé : « Faire mieux que le Qatar sera notre objectif en 2026 ». Ce regard tourné vers l’avenir souligne l’ambition du Maroc de figurer parmi les leaders mondiaux du football.
Jean-Baptiste Guégan conclut que « s’imposer lors de cette CAN permettra au Maroc de solidifier sa position dans le football africain ». En effet, le défi reste de maintenir cette position au sommet, ce qui constitue souvent un parcours plus ardent que d’y accéder.